Après six mois de travaux, le public va pouvoir découvrir dès ce samedi 13 mai le nouveau visage du musée des beaux-arts de Calais, avec un parcours artistique renouvelé et de nouvelles œuvres sorties des réserves.
De l'extérieur, rien ne semble avoir changé. Le batiment qui date des années 60 est resté le même. Mais l'arrivée dans le hall donne le ton : devant un immense mur peint en orange la chaise du plasticien Philippe Ramette est en lévitation au-dessous d'une photo d'anamorphose de Georges Rousse et d'une toile d'Henri Lhotelier représentant les falaises du cap Gris-Nez. Le visiteur découvre ainsi un florilège des oeuvres présentées dans le musée des beaux-arts de Calais avant d'explorer le nouveau parcours artistique.
Après six mois de travaux, le musée modifie ses espaces et présente de nouvelles galeries permanentes. Près de deux-cent-cinquante peintures, dessins, sculptures sont à découvrir ou re-découvrir.
"Nous avions besoin d'expliquer les collections du musée qui sont parfois déroutantes", explique Anne-Claire Laronde, la conservatrice des musées de Calais. "Ici, se rassemblent en effet beaucoup d'oeuvres d'époques différentes qui reflètent l'histoire du lieu."
C'est en effet au XIXème siècle que les premières collections du musée sont constituées. Mais à la deuxième guerre mondiale, le bâtiment est incendié, une grande partie des collections est détruite. De ces cendres renait en 1965, un nouveau musée (le musée actuel) avec une nouvelle collection plus centrée sur l'art moderne.
2 salles, 2 ambiances
Le nouveau parcours s'organise désormais autour de ces deux périodes. Il débute par une immersion dans un salon du XIXème siécle. Dans une salle, un mur rouge, monumental, reçoit de bas en haut la collection de peinture la plus académique du musée. Il reflète les goûts et le mode de présentation en vogue durant le XIXème siècle : un intérêt pour le classicisme ou le décoratif avec des marines, paysages, portraits et aquarelles. La scénographie place le visiteur dans la peau d'une femme ou d'un homme de cette époque. Des aquarelles de William Turner côtoient des sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux et Auguste Rodin.
Changement de décor pour la suite du parcours. Les murs sont clairs, l'espace est plus dépouillé : nous sommes au XXème siècle. "Là, la place de l'artiste dans la société change complètement", explique Anne-Claire Laronde. "Il devient un personnage public qui assoit une pensée intellectuelle et cherche de nouvelles formes de création." Les oeuvres de Jean Dubuffet, Annette Messager ou Ben invitent à repenser le monde.
Au cours de la visite, le public découvre également un atelier d'artiste du XXème siècle : celui du sculpteur Henri Delcambre, né à Marquise en 1911.
Cette nouvelle salle a pu être réalisée grâce à un don du neveu de l'artiste. Une centaine d'oeuvres bronzes, plâtres, travaux préparatoires évoque sa technique et ses recherches artistiques.
Ce samedi 13 mai à l'occasion de la nuit européenne des musées, l'édifice sera accessible gratuitement au public. De 19h à 23h, deux événements musicaux autour des oeuvres de Rodin et du nouveau parcours des collections seront proposés aux visiteurs.