Plus de 30 associations françaises et britanniques ont saisi la rapporteure spéciale des Nations unies sur le logement convenable, pour qu'elle se rende à Calais (Pas-de-Calais) et Grande-Synthe (Nord) "afin de constater les conséquences d'années de politiques de non-accueil".
"La situation se dégrade et des centaines de personnes dorment toujours dans la rue, à Calais, Grande-Synthe, Cherbourg, Norrent-Fontes/Quernes, Angres/Levin, Tatinghem/Longuenesse et Ouistreham", s'alarment mercredi dans un communiqué commun ces 34 associations, dénonçant "la politique d'expulsions systématiques et d'invisibilisation des personnes exilées à la frontière franco-britannique".
Figurent parmi les signataires Emmaüs, la Ligue des droits de l'Homme, ATD Quart Monde Nord Pas-de-Calais et La Cimade Nord-Picardie. Les associations s'appuient sur le rapport publié en décembre du Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui dénonçait une "dégradation" de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant sur des campements en France depuis trois ans, avec "des atteintes sans précédents aux droits fondamentaux".
"Violations des droits de l'homme"
"C'est pourquoi nous en appelons aux Nations unies pour que soient mises en lumière les violations des droits fondamentaux", ajoutent-elles, et demandent à la rapporteure Leilani Farha de "se rendre sur place, principalement à Calais et Grande-Synthe, afin de constater les conséquences d'années de politiques de non-accueil."
Selon Sophie Pouget, avocate et bénévole de Committee for refugee relief, Mme Fahra est invitée officiellement par le gouvernement en avril. "Nous aimerions qu'elle vienne à Calais et qu'elle émette un communiqué officiel dénonçant les violations des droits de l'Homme", a-t-elle affirmé.
Entre 350 et 400 migrants vivent actuellement à Calais et aux alentours dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, selon la préfecture du Nord.