19 décembre 1918. Un homme marche seul dans les ruines de Lens.
La cité est anéantie, rasée, rayée de la carte. Cet homme c’est Émile Basly, le député -maire socialiste de Lens. Un ancien mineur, dur combatif mais qui ne peut retenir ses larmes. Il consacrera les dix dernières années de sa vie à reconstruire la ville, sa ville.
Émile Basly a 60 ans lorsque la guerre éclate. Sa vie est un roman. Émile Zola va d’ailleurs s’en inspirer pour créer le personnage d’Étienne Lantier dans «Germinal»
Émile est au fond de la mine à 12 ans. Cet orphelin deviendra le président des Mineurs du Pas-de-Calais. La presse parisienne le surnomme « le mineur indomptable «
Source archives :
- Centre Historique Minier de Lewarde (prêt ANMT)
- Les Archives Municipales de Lens
- Pathé Gaumont
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©France 3
Émile Basly est élu maire de Lens en 1900. Dès le début du conflit, ce syndicaliste révolutionnaire devenu un Républicain modéré fait face à l’occupation allemande avec calme et dignité. Il ne quitte sa ville qu’en 1917 quand les Allemands le déportent en Belgique avec les derniers Lensois restés sur place.
Émile Basly racontera ces années terribles dans un livre paru en 1918.
Il aura pour les Allemands des mots très durs : » ces grands destructeurs de la vie. »
À l’Armistice, Émile Basly se lance dans la reconstruction de sa ville.
Il reloge les sinistrés dans des baraquements, engage le chantier de la gare de Lens, de l’hôpital, de l’église Saint-Léger, de la nouvelle Maison Syndicale.
Il meurt en 1928, 5 ans plus tard, Léon Blum viendra inaugurer cette statue en bronze. Une statue monumentale pour celui que les Lensois appelaient « le Tsar de Lens. »