Législatives 2024. "J’ai voté pour Bardella et c’est pas parce que Attal est venu que je vais changer d’avis", le 1er ministre lance sa campagne à Boulogne-sur-Mer

C’est sous le soleil boulonnais que le 1er ministre, Gabriel Attal a démarré la campagne électorale des législatives. Venu soutenir Jean-Pierre Pont, député sortant de la cinquième circonscription du Pas-de-Calais. Nous avons pris la température de son bain de foule.

 "C’est un honneur que Gabriel Attal commence sa campagne par cette circonscription et par moi," déclare le candidat Renaissance aux législatives, Jean-Pierre Pont. "Il apprécie Boulogne et il avait promis d’y revenir" ajoute-t-il. La réunion de soutien électoral s’est transformée en déjeuner en terrasse sur la place Dalton. Une grande tablée peuplée de figures locales du parti Renaissance, parmi eux : Jean-Luc Dubaële, maire de Wimereux, le député Phillipe Fait ou encore Brigitte Bourguignon, ancienne députée du Parti Socialiste et ex-ministre de la santé lors du premier mandat d’Emmanuelle Macron.

Pourtant hier, le chef du gouvernement semblait ne pas avoir de temps à perdre. Il a annoncé son choix de venir à Boulogne-sur-mer tard dans la soirée, prenant de court les médias et les militants Renaissance. Contrairement aux journalistes venus en nombre, ils n’étaient qu’une petite poignée à se déplacer pour encourager leur candidat et le 1er ministre sous quelques applaudissements.  A l’image de Corinne, 66 ans, qui a annulé le programme de sa journée pour être présente : "J’ai appris dans la matinée qu’il venait. C’est important de se mobiliser mais je vois bien que nous sommes très peu, parce qu’on a été prévenu au dernier moment ! Quand j’ai participé au dépouillement des élections européennes, j’étais anéantie par les résultats. Mais je trouve que la dissolution est un acte de courage et je suis convaincue que Renaissance peut battre le Rassemblement National." Un avis que ne partage pas Laurent 51 ans, venu par curiosité après avoir appris la présence du 1er ministre dans sa ville : "Il faut qu’ils en profitent car dans 15 jours, ils sont tous dehors ! Je ne vois pas comment on peut freiner le RN, et certainement pas en s’affichant en terrasse quand on connaît l’enjeu des élections, c’est quoi cette campagne ?"

Même son de cloche pour Anne-Lise, 39 ans, qui traverse la place pour se rendre à son travail : "Ce n’est pas deux semaines de campagne qui vont faire la différence. Les dés sont jetés. En plus, je n’ai aucun espoir pour Jean-Pierre Pont, il est trop old-school ! " Marie-France, 67 ans s’interpose dans la conversation : "Et bien moi je trouve ça très courageux de la part du 1er ministre de venir soutenir son candidat dans le contexte actuel ! Au contraire, Renaissance fait tout pour faire barrage au RN ! ". Sur la place, peu de personnes s’arrêtent si ce n’est des collégiens en sortie scolaire, venus découvrir le parcours street-art de la ville. Ils profitent de la présence du 1er ministre pour faire des selfies. "Je ne crois pas qu’ils mesurent vraiment la portée des élections", explique Mathieu, leur professeur d’EPS. Ils ont voulu s’arrêter quand ils ont vu tous les journalistes et reconnu Gabriel Attal. Mais c’est juste pour communiquer sur les réseaux ! ».

Je suis venue me prendre en photo avec lui pour faire rire mes potes. Mais en vrai, moi, j’ai voté pour Bardella et c’est pas parce que Attal est venu que je vais changer d’avis.

Adrien, 22 ans

Adrien, 22 ans se joint aux élèves et montre fièrement son téléphone : "J’ai vu à la télé qu’il était à Boulogne alors je suis venu me prendre en photo avec lui pour faire rire mes potes. Mais en vrai, moi, j’ai voté pour Bardella et c’est pas parce que Attal est venu que je vais changer d’avis. Il faut du changement. Il y a un effet de raz-le-bol de la politique. Le programme du RN n’est pas intéressant sur tout, mais tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas critiquer."

Alors que Gabriel Attal se lève de table pour discuter avec quelques passants, un petit groupe de militants du Front de Gauche s’invite et scande quelques slogans. Mais ils sont très vite stoppés et mis à l’écart par le service de sécurité du 1er ministre. Ce dernier fait le tour de la place, entourée d’une nuée de journalistes. Emilie, 32 ans s’approche doucement mais elle est vite rejetée par la cohue : "Je déjeunais à côté et j’ai reconnu Gabriel Attal. J’en profite pour le voir en vrai, parce que les politiques on les voit quand ils font campagne et après ils ne viennent plus jamais ! D’ailleurs, vous savez pourquoi il a décidé de démarrer par Boulogne ? » lance t-elle à ses voisines. Mais personne n’a la réponse. Et le premier ministre lui-même, ne donnera aucune explication sur les motivations de son déplacement lors de sa conférence de presse en direct de la place Dalton, qui clôture son passage dans la cité maritime.  

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