La vidéo a été publiée sur Facebook.
Un homme, cigarette au bec, devant une tombe. il observe autour de lui. Puis se penche sur la pierre tombale. Il prend un objet (crucifix) et le met dans un sac. Il repart ensuite tranquillement. Un vol filmé en direct. C'est ce que l'on voit sur la vidéo partagée sur Facebook par une famille d'Avion.
Cathy et Johan Galle n'en pouvaient plus des vols sur la tombe de leur frère Pierre, décédé il y a 6 mois. "Nain, lampe solaire, crucifix, vierge, statue... On nous vole tout. Franchement, on est blasés", explique Johan Galle qui raconte avoir alerté souvent la mairie d'Avion. En vain. Alors ils ont décidé d'acheter à 100 euros une caméra qui se déclenche quand elle détecte des mouvements. "On l'a installée dans les fleurs. Et on a attendu".
La famille en avait assez des vols à répétition.
Publié par La Voix du Nord Lens sur mardi 15 août 2017
"On a trouvé son nom"
Ce lundi, après quinze jours d'attente, ils remarquent que la caméra a pu filmer quelque chose. Et ils décident de publier la vidéo sur Facebook : "Le voleur se sert tranquillement...C'est incroyable !" Des centaines de partages plus tard, l'homme est rapidement identifié. "Les langues se délient très vite, explique Johan Galle. On a vite retrouvé qui était cet homme. On a trouvé son nom. On est allés porter plainte au commissariat".
Pourquoi cette démarche ? "C'est pas pour la valeur. Mais on en avait marre. On ne veut pas laisser vides les tombes de nos défunts. On connait plein de gens qui se sont faits voler des choses. La mairie a installé des caméras à l'entrée du cimetière mais on a l'impression qu'elles ne servent à rien. Il faut que d'autres personnes aillent porter plainte. Ils pourront sans doute récupérer des objets volés. Même si ce n'est peut-être pas toujours le même voleur."
Publier la vidéo d'un délit sur Facebook ?
Filmer soi-même un délit pose en soi problème. Normalement, une caméra doit par exemple être signalée par un panneau. Le voleur pourrait éventuellement se retourner contre la famille Galle, estimant qu'ils n'avaient pas à le filmer déloyalement. C'est aux juges dans des cas comme ceux-là d'apprécier si la preuve est recevable ou non.Autre souci : la publication sur Facebook de la vidéo d'un délit comme celui-ci est aussi problématique. En 2016, une femme accusée de vol par un dentiste, vidéo à l'appui, avait porté plainte pour «atteinte à la présomption d’innocence ». "La caméra est un outil de surveillance, on peut donc éventuellement utiliser ses images comme une preuve, mais pas pour les publier sur Facebook, expliquait à 20 minutes Gérard Haas, avocat spécialiste des nouvelles technologies.