Liévin : Emmanuel Macron rendra hommage aux mineurs de la fosse Saint-Amé lors de sa visite

Le 27 décembre 1974, un coup de grisou prend la vie de 42 mineurs, dans la fosse Saint-Amé, à Liévin. La stèle commémorative érigée sur place sera le premier arrêt du président Emmanuel Macron, en visite dans les Hauts-de-France le 2 février. Retour sur une catastrophe qui a marqué le bassin minier.

Nous sommes le 27 décembre 1974, et la ville de Liévin est réveillée par une explosion. A 6h17, un coup de grisou vient de souffler 47 mineurs, descendus le matin même dans la fosse n°3 - ou fosse Saint-Amé - pour des travaux de préparation, afin de pouvoir exploiter la mine. 

Alors que la nouvelle se répand alentours, les familles, femmes et enfants des mineurs se précipitent sur place, mais les grilles restent fermées. Seules les autorités, et les ambulances, sont admises dans le périmètre. Les premiers secouristes pénètrent dans la fosse un peu avant 7h. Bientôt, les grilles s'écartent de nouveau, pour laisser filtrer les voitures funèbres : 41 hommes sont morts sur le coup. Un dernier, Pierre Bertinchamps, décèdera des suites de ses blessures. Plus d'une centaine d'enfants des corons miniers deviennent orphelins de père. 

"Que pareille tragédie ne se reproduise plus"

La catastrophe endeuille Liévin mais aussi Lens, Bully-les-Mines et Grenay. "Nous ne croyons pas à la fatalité. Quand il y a une catastrophe comme celle que nous avons connue hier, une véritable tragédie, il y a incontestablement des causes. Nous voulons qu’elles soient décelées, recherchées afin que pareille tragédie ne se reproduise plus" déclare gravement Achille Blondeau, secrétaire de la fédération des travailleurs du sous-sol CGT, le 28 décembre. La dernière catastrophe collective datait de 1970, 16 morts à Fouquières-les-Lens. Et, même bien plus ancien, le sinistre de Courrières, qui a coûté la vie à 1099 personnes en 1906, est encore bien présent dans les esprits. 

Immédiatement après le drame, la question est posée : s'agit-il d'un coup de grisou, ou d'un "coup de poussier" ? L’utilisation de certains outils au fond de la mine, comme le marteau-piqueur, peuvent augmenter la présence de fines particules de carbone, hautement inflammables. Lorsqu'une explosion en découle, on parle d'un coup de poussier. Le coup de grisou est différent. Ce gaz invisible, inodore, qui peut se dégager du charbon fracturé, explose au contact de l'air. Des mesures et des vérifications sont censées être effectuées pour éviter ce scénario catastrophe, et garantir la sécurité des travailleurs. Les autopsies révèlent rapidement qu'un coup de grisou est bien en cause. 

Le 23 janvier 1981, après 7 ans d'attente et plusieurs enquêtes, la société des Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, qui exploite le site, est reconnue civilement responsable du drame, et condamnée pour "faute inexcusable".

Un lieu de mémoire, un enjeu actuel

La catastrophe signe la fin de l'exploitation minière à Liévin. La fosse n°3-3 bis devient un lieu de commémoration. L'église Saint-Amé, construite pour ces mineurs et leurs familles, arrête définitivement son horloge. Elle marque encore aujourd'hui 6h17, l'heure de la catastrophe. 

En visite dans les Hauts-de-France, Emmanuel Macron doit consacrer son premier déplacement à la mémoire des victimes. A 14h, il viendra déposer une gerbe de fleurs sur la stèle érigée en hommage aux mineurs. Il doit retrouver ensuite les élus et figures locales, pour s'entretenir de l'avenir du bassin minier. Ceux-ci appellent à donner une nouvelle impulsion, un nouveau projet à ces territoires qui ont assuré la prospérité de tout un pays mais où le taux de pauvreté est supérieur de 4 points au reste de la région.

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