Frederick Thomas Perkins, soldat britannique tombé en 1917 près de Lens vient d'être inhumé à Loos-en-Gohelle. Ses restes ont été retrouvés lors des travaux de déminages du futur centre hospitalier de Lens.
Dans les travées du cimetière britannique de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), les hommes du "Royal Anglian Regiment", vêtus de leur uniforme marron, portent la dépouille de Frederick Thomas Perkins, drapée de l'Union Jack, l'étendard britannique... Ce soldat de l'Essex, tombé au combat lors de la première guerre mondiale s'apprête à être enterré...102 ans après sa mort.
En janvier 2018, les restes du militaire ont été retrouvés à l'occasion des premiers travaux de déminages effectués sur le terrain qui accueillera le futur centre hospitalier de Lens. L'identification du soldat Frederick Thomas Perkins a été permise grâce à son numéro de matricule, 3899, inscrit sur une cuillère et sur les restes d'un carnet de cuir découverts à côté de sa dépouille.
Un test ADN qui aboutit dans 18% des cas
Le ministère de la Défense britannique s'est ensuite lancé dans des recherches généalogiques afin de retrouver les descendants du militaire, dont le lien a été confirmé par test ADN. Un travail long et fastidieux, qui aboutit dans 18% des cas.
"Cela a été un véritable choc, quand nous avons reçu le message", se souvient Linda Cook-Perkins, la petite-fille du soldat enterré. Malgré une santé chancelante, elle est venue spécialement du Royaume-Uni pour assister à la cérémonie d'hommage et à l'inhumation de ce soldat de l'Essex Regiment, tué le 22 avril 1917, à l'âge de 25 ans, lors d'une offensive des troupes britanniques au nord de Lens (Pas-de-Calais).
"Mon père n'avait que trois ans quand son père a été tué, donc bien sûr, je ne l'ai jamais connu, mais il a toujours fait partie de la mémoire familiale", détaille-t-elle. "Grâce à la découverte de sa dépouille, nous avons appris beaucoup de choses sur sa vie".
"Ce n'est plus seulement un nom quelque part sur un mur"
À l'approche du 11 novembre, elle reconnaît que les commémorations vont désormais "prendre une autre signification". "Ce n'est plus seulement un nom quelque part sur un mur, je peux imaginer où il est réellement tombé, parce que je suis allé à l'endroit où il a été tué et, surtout, je peux l'imaginer ici, parmi tous ces soldats réunis".
"Une chose très importante, pour nous, c'est que nos morts sont chez vous. On n'en a pas en Angleterre, il y a des monuments dans les villages, mais tous ceux qui sont morts en France restent en France", souligne le colonel Howard Wilkinson, attaché militaire à l'Ambassade du Royaume-Uni à Paris. "C'est grâce à vous, la France, les Français, que nous avons la possibilité de nous souvenir. Et ça nous touche vraiment au cœur ".