L'artiste français, Clément Lesaffre, a ouvert les festivités d'Odyssée, hier et avant-hier soir, avec son projet "Racines". Il donne la parole aux habitants du bassin minier, dont les visages sont projetés sur les flancs du terril de Loos-en-Gohelle.
"A 14 ans, on descendait au fond de la mine" raconte un des habitants du bassin minier dont le visage est projeté sur le flanc du terril de Loos-en-Gohelle, le plus grand d'Europe. Comme d'autres, il a accepté de témoigner du lien spécial qui l'unit au terril devant l'artiste lillois, Clément Lesaffre.
Un projet pour se souvenir et transmettre l'esprit du bassin minier
Bernard Zoko, est habitant du bassin minier. Il a aussi participé au projet "Racines". Avec nostalgie, il se souvient : "on vivait mieux. C'était plus amical, plus cordial. On pouvait laisser sa voiture dehors, les carreaux ouverts, il n'y avait pas de danger. Il y avait plus de respect par rapport à aujourd'hui".
Cet esprit manque aussi à Catherine Duc, une des témoins du projet. Elle met un point d'orgue à le partager avec les nouvelles générations : "la transmission est importante. C'est à travers des projets comme ceux de Clément Lesaffre, qu'on va pouvoir garder des traces."
A l'initiative du projet, cet artiste lillois a voulu mettre en valeur le patrimoine local : "je suis très attiré par les régions fortes en histoire. C'est là que je m'arrête; pour aller rencontrer les gens, m'intéresser à eux, savoir qui ils sont, m'intéresser à l'histoire collective et individuelle. Et en fait, valoriser ces personnes au travers de ces projections".
Pour ces 30 minutes de spectacle, Clément Lesaffre a recueilli la parole de 150 habitants du bassin minier. Au-delà des participants, le public se retrouve aussi dans le récit de sa région, parfois avec émotion.
"C'est très émouvant, parce que si on regarde bien l'ensemble de la projection, ça doit aller de l'âge de 6 ans à pratiquement 80 ans voire peut-être plus" remarque un des spectateurs. Une autre dame, venue avec sa fille, est fière de l'image du Nord-Pas-de-Calais, loin des clichés, renvoyée par ce projet : "un peu partout en France, le Nord-Pas-de-Calais, les Chtis, on est très souvent mal représentés mais quand on vient voir ça, ça démontre une toute autre chose."
D'autres projections sont prévues. Le 22 juin, à 23 h 30 au Parc des îles à Hénin-Beaumont et le 28 juin, à 23 h 30 sur le terril n°3 à Bruay-la-Buissière. L'entrée est gratuite.