Le mauvais temps de ces dernières semaines ne fait pas le bonheur des agriculteurs du Pas-de-Calais. Ils s’inquiètent de ne pas pouvoir encore moissonner et craignent pour la qualité du blé et du colza.
Les cultivateurs du bassin d’Arras sont d’humeur maussade à l’image de la météo de ce début d’été. L’inquiétude est grandissante face au manque de soleil et aux fortes pluies tombées ces dernières semaines. Il reste encore à battre le blé et le colza, pour le moment impossible de prévoir une date.
"C’est le travail de toute une année qui se joue en ce moment", peste un agriculteur. "D’habitude à cette date-là, nous avons déjà tout battu… la paille qui va servir aux bêtes est pressée et rentrée. Aujourd’hui on en est loin. Certains grains de blé commencent tout doucement à noircir, nous sommes inquiets ! Nous croisons les doigts pour pouvoir battre en début de semaine prochaine."
Les coopératives assouplissent leurs critères
Le blé est en effet trop humide pour être battu. Il faut un taux d’humidité faible dans le grain à la demande des coopératives qui vont le récupérer et le stocker.
Certaines d’entre elles ont déjà annoncé qu’elles assouplissaient leurs critères afin de ne pas trop pénaliser les agriculteurs. Si la qualité du blé est trop médiocre, le pire scénario consiste à tout broyer, la récolte serait alors perdue. "Nous n’en sommes pas encore là mais on ne peut pas s’empêcher d’y penser. Nous avons encore trois semaines pour observer et nous décider."
Un autre cultivateur se veut moins alarmiste : "dans l’histoire de l’agriculture, on a déjà connu des moissons de blé en septembre. Il faut donc attendre de voir comment va évoluer la météo. Je ne suis pas encore inquiet mais nous sommes très attentif au ciel et prêts à battre dès que l’occasion se présentera".
Les cultivateurs ont donc plus que jamais les yeux tournés vers le ciel. Ceux qui sont aussi éleveurs espèrent pouvoir récolter de la paille pour leurs bêtes.
Les syndicats agricoles réfléchissent déjà aux dispositifs pouvant être mis en place pour aider les éleveurs en difficulté. L’an dernier, les céréaliers des régions moins touchées avaient déjà pu vendre aux éleveurs en manque de fourrage pendant la période hivernale.