Le théâtre Le Moulin à Café va accueillir l'exposition photo de la reporter Véronique de Viguerie : "Yémen : la guerre qu’on nous cache" du vendredi 8 au dimanche 17 mars. Une série de photo qui a récemment reçu le prix le plus prestigieux du photojournalisme : le Visa d'or news.
La photographe multiprimée Véronique de Viguerie a rassemblé ses photos d'Afghanistan, d'Irak, du Yémen ou du Nigéria pour le 60e album de Reporters sans frontières "pour la liberté de la presse", en kiosques ce jeudi 7 mars. Dans les ruines, les usines, les collines dévorées par la guerre, la photographe a voulu capturer des histoires qui "cassent les clichés", explique-t-elle. Sur la couverture de l'album de RSF, une combattante kurde, Shaista, allaite son enfant, une arme automatique posée à sa gauche.
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Plusieurs photos de l'album, qui se termine par un cliché des "gilets jaunes" sous l'Arc de triomphe, seront affichées sur le parvis de la Gare de Lyon, à Paris, du 15 avril au 31 mai, mais aussi à Saint-Omer du 8 au 17 mars. Troisième au World Press Photo en 2009, Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre en 2010, Véronique de Viguerie a été couronnée du Visa d'or en 2018 pour un reportage au Yémen, "La guerre qu'on nous cache".
Des clichés sur ce conflit passé sous silence à retrouver théâtre Le Moulin à Café dans l'audomarois qui illustrent "les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite [qui] amènent les puissances pétrolières du Golfe mais aussi occidentales à détruire le plus pauvre des pays arabes". Il a fallut un an à Véronique de Viguerie pour accéder au nord du Yémen, territoire interdit aux journalistes "où la colère saoudienne gronde dans le ciel et s’abat sans relâche sur des millions de civils pris en étau", note Jérôme Huffer, chef du service photo de Paris Match.
Yémen, une tragédie humanitaire
La photographe française Véronique de Viguerie a remporté samedi à Perpignan le prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme, Visa pour l'image, pour sa couverture de la guerre au Yémen.
Véronique de Viguerie s'intéresse en général aux "gens qui prennent leur destin en main", même s'ils sont considérés comme des "ennemis", à l'image des pirates de Somalie. Un de ses reportages paru dans Paris-Match avait fait polémique, s'intéressant au commando taliban ayant tué 10 soldats français le 18 août 2008. "Ne pas s'intéresser à l'ennemi, c'est ne pas chercher la solution", explique Véronique de Viguerie : il faut "aller à leur rencontre pour comprendre la racine du problème".
"Raconter l'humain"
"Sa botte secrète : parvenir à raconter l’humain derrière des enjeux géopolitiques complexes. Son leitmotiv : pourfendre frontières, murs et barrages pour photographier là où le monde est aveugle, poursuit Jérôme Huffer. À l’impossible, nul n’est tenu. Sauf peut-être Véronique, qui le prouve à nouveau avec cette exposition."
Sur le terrain, la photographe de 40 ans originaire de Carcassonne, mère de deux enfants, travaille en binôme avec la journaliste Manon Quérouil-Bruneel. Pour se protéger sur les terrains de guerre, elles planifient, travaillent vite, se déguisent parfois, et s'assurent d'avoir une relation de confiance avec leur "fixeur", le guide local qui les accompagne, souvent un journaliste. La journaliste décrit une profession où l'on ne vit "pas bien" de ses reportages. "Les magazines ne prennent plus de risques. Ils veulent savoir ce qu'ils auront avant qu'on parte", explique-t-elle.
Au Yémen, nos reporters Manon Quérouil-Bruneel et Véronique de Viguerie sont les rares témoins d’un massacre qui a fait 15 000 morts et 3 millions de déplacés - Yémen, une tragédie humanitaire: nos reporters dans la zone rebelle https://t.co/hitw8yIbU1 pic.twitter.com/vDQo8x2QRP
— Paris Match (@ParisMatch) 1 décembre 2017
Comme toujours, les bénéfices des ventes de l'album (proposé au prix de 9,90 euros) seront reversés à RSF. C'est une source de financement majeure pour l'association de défense de la liberté de la presse, qui tire environ 30% de ses revenus annuels de ces publications.