Avec 270 ans d'histoire des mines dans le Nord Pas-de-Calais, le paysage de la région a été fortement marqué par les terrils, les fosses d'extraction ou encore les cités ouvrières. Différentes initiatives émergent pour permettre à ces monuments du passé de retrouver une nouvelle vie.
"Regardez ces mineurs qui remontent pour la dernière fois !", commente le journaliste de l'époque. Ces images d'archives datées de 1990 ont été reprises par France 2 pour son sujet sur le travail de l'association Accusto-Secci. On y voit les derniers mineurs du puits d'Oignies, dans le Pas-de-Calais, remonter à la surface.
Les terrils, les fosses d'extraction, les cités ouvrières sont les témoins silencieux de 270 ans d'histoire dans le Bassin minier. L'association Accusto-Secci qui regroupe d'anciens mineurs lutte pour que ces monuments ne soient pas supprimés mais réhabilités.
Le chef d'équipe de ces dernières "gueules noires", Désiré Lefait, a 45 ans à l'époque. Trente ans plus tard, il a gardé un même combat en tête : sauver le site des bulldozers avec l'association Accusto Secci.
"Beaucoup de décideurs n'avaient qu'un leitmotiv à la bouche : pour bâtir un avenir nouveau, il faut raser le passé." Des propos auxquels il n'adhère pas : "À notre avis, ils ont eu tort. Si on ne se rappelle pas de ce qu'on était et de ce qu'on fait nos anciens, on ne peut rien faire de constructif."
Le site minier du 9-9 bis, à Oignies, dans le Pas-de-Calais. C'est ici que remonta symboliquement la dernière berline, le 21 décembre 1990, clôturant 270 ans d'exploitation du charbon dans la région. Une salle de concert, le Métaphone, a ouvert sur le site du 9-9 bis en 2013. pic.twitter.com/LVPkhXpoub
— Chabrout Julien (@JulienChabrout) December 15, 2017
Aujourd'hui, il reste quelques anciens mineurs. Pierrot, Fred et Jean-Marie, aussi membres de l'association, se retrouvent chaque lundi pour entretenir les machines d'époque. Leur plus grande fierté est d'avoir remis en route la machine d'extraction de 1600 chevaux qui permettait de faire descendre les mineurs et remonter le charbon.
"Quand on a créé l'association en 1993, c'était dans le but de sauvegarder le site", explique Robert Khelefi. Une fois le site conservé, l'association s'est lancé un nouveau défi : "la suite, c'était de faire tourner une machine ou deux, surtout la machine d'extraction, qui est la seule qui tourne encore."
La fosse d'Anhiers à l'abandon
À quelques kilomètres d'Oignies, à Anhiers, la fosse est à l'abandon. Le terrain est considéré comme dangereux et a été interdit au public. Raphaël Alessandri s'est vu confier la mission de préserver cette fosse. Un défi de taille pour cet architecte car tout est à réinventer. Il y imagine un théâtre si les subventions lui sont accordées : "On imagine très bien le public pouvoir rentrer avec des éléments en mezzanine, des ateliers où les marionnettes seraient exposées dans les petites niches, et le tout dans cet endroit atypique."
De l'art pour remplacer les mines
Ce rêve n'est pas si fou car dans la région car quatre anciennes mines reprennent vie. Le Métaphone, construit sur le site minier du 9-9 bis en témoigne. Danseurs et chanteurs s'y rencontrent pour faire vivre la culture.