VIDÉO. Plus de 200 manifestants dans le village de Bouquehault contre la réforme des retraites : "les campagnes peuvent peser dans la balance"

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Manifestation au village de Bouquehault dans le Pas-de-Calais contre la réforme des retraites. ©Damien Deparnay, Lucie Carbajal, Léo Marron

A Bouquehault, dans le Pas-de-Calais, 200 manifestants ont marché dans les rues du village pour protester contre la réforme des retraites et montrer que les campagnes ont aussi voix au chapitre. Des appels à manifester dans les villages du Calaisis ont d'ores et déjà été lancés.

Dans le village de Bouquehault, dans le Pas-de-Calais, les habitants ont aussi décidé de se mobiliser contre la réforme des retraites.

Ils ne se sont déplacés ni à Boulogne-sur-Mer, ni à Calais et ont décidé de protester à domicile, dans cette commune de 800 habitants.

Pour eux, il était important de montrer que la ruralité et les villages se mobilisent. 

"Dans les zones rurales aussi, on a le droit d'exprimer notre colère"

En tout, ils étaient 200 à défiler dans les rues de Bouquehault. Dans le cortège, de nombreux habitants du village, mais aussi des agriculteurs, des syndicalistes et des manifestants d'autres communes se sont retrouvés. "C'est vraiment réussi", se réjouit Valentin De Poorter, 26 ans, habitant du village et enseignant. 

C'est d'ailleurs lui et un collectif de citoyens qui a "décidé que dans les zones rurales aussi, on avait le droit d'exprimer notre colère parce qu'on se déplace dans notre village chaque jour et qu'on entend cette colère". 

Pour lui, "cette colère doit pouvoir s'exprimer". Cette manifestation est un message envoyé au gouvernement : la France qui se mobilise vient des villes mais aussi des campagnes. "La colère traverse tout le pays", insiste Valentin. 

On est dans une logique de décentralisation, y compris du mouvement social. Ici dans les campagnes, il y a une forme d'abandon lié à un mépris depuis des années et des années. Cela ne concerne pas seulement les retraites, ça ne concerne pas seulement le 49.3 : ça concerne tout ce qu'il y a avant. Et on est là pour dire que cette colère est ancrée dans les territoires.

Valentin De Poorter, à l'origine de la manifestation

Il n'y a pas de doute selon lui : " les campagnes peuvent peser dans la balance, là on nous présente le mouvement social comme un mouvement des villes, comme un mouvement des gens qui ont l'habitude de se mobiliser".

Ces idées-reçues sont très vite balayées d'un revers de la main. "Regardez, il y a un âne qui vient de me passer derrière, constate l'enseignant. Il y a des centaines de gens qui sont mobilisés dans le village". Et finalement si tous les villages de France se mobilisaient, "peut-être que ça changera". 

Car pour lui, si Emmanuel Macron n'entend pas les villes, "il écoutera peut-être les villages".

"Une envie rurale de s'impliquer dans ce mouvement"

Au sein du cortège, l'ambiance était festive et les habitants voulaient tous montrer que les campagnes se mobilisaient aussi.  "Monsieur Macron croit qu'il n'y a que les villes qui manifestent et que la campagne se tait", lance l'un d'eux pendant le cortège. Il ajoute que "si vous calculez la campagne, il y a beaucoup de monde. Donc ils ont décidé de manifester aussi". 

Un autre est venu avec son âne pour faire passer un message : "on dit souvent que l'âne est têtu, alors que c'est intelligent, mais Macron, lui, est vraiment têtu !". 

Un agriculteur retraité, de son côté, voit en cette mobilisation un moment important : "ce n'est pas seulement pour moi, c'est surtout important pour les générations qui nous suivent".

Plusieurs manifestants ont d'ores et déjà appelé à de nouvelles actions, à Bouquehault, ou dans d'autres villages du Calaisis jusqu'au retrait de la réforme des retraites. 

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