Wissant détient une collection de Flobarts unique au monde entreposée dans un hangar de la ville depuis quinze ans. Contrainte de leur trouver un nouveau toit, l'association Flobart des deux caps se bat pour la conservation de ce joyau wissantais.
C'est un bateau emblématique de la Côte d'Opale. Il n'est pas rare de le croiser sur une plage ou en mer, le flobart représente un patrimoine maritime cher au cœur des habitants du littoral et tout particulièrement des bénévoles de l'Association Flobart des deux caps, à Wissant, en charge de sa conservation.
La mémoire des anciens
Quand ils ne sont pas de sortie, les vingt six flobarts dorment dans un hangar adapté de la commune, à quelques dizaines de mètres de la plage.
Vincent Delliaux, président de l'association, vient inspecter l'état des bateaux prêts à être déménagés : "Lorsqu'on nous a dit qu'on ne pourrait bientôt plus disposer les flobarts ici, c'était inconcevable pour l'association de voir cette collection se disperser...Il a fallu trouver une solution, un nouveau lieu pour les entreposer, sinon, on craignait qu'ils disparaissent", se souvient-il.
Le flobart est un bateau d'échouage capable de flotter dans moins de trente centimètres d'eau et utilisé pour la pêche sur la côte d'opale de Berck à Calais jusqu'à la fin du XXe siècle. Il est aujourd'hui plus largement utilisé comme un bateau de plaisance ou lors de spectacles et de cérémonies.
"Mes grands-pères ont navigué sur ces bateaux. Leur avenir maintenant c'est de représenter notre région, c'est un devoir de préserver notre patrimoine et la mémoire de nos anciens", continue Vincent Delliaux.
Trouver un toit aux flobarts
L'association s'est mobilisée pour dénicher un nouveau toit aux flobarts de Wissant et c'est finalement à quelques rues du hangar que la solution fut trouvée, "un particulier nous loue ce terrain pour une somme dérisoire (50 euros par mois), nous allions y construire un bâtiment-abri. Sans cette possibilité je n'aurais pas donné cher de la peau des flobarts, qui commençaient à attirer les convoitises..." confie Vincent Delliaux.
Pour la construction du nouveau bâtiment, l'association a fait appel à une entreprise locale, Maninghem menuiserie. La structure est en bois, avec un toit en tuile, pour protéger du vent. "Ce projet coûte 65 000 euros, il nous en manque 15 000, nous lançons donc un appel aux dons" précise le président.
Un patrimoine vivant
Contrairement au précédent abri, celui-ci sera accessible au grand public, qui semble déjà au rendez-vous : de nombreux curieux s'arrêtent devant le bâtiment encore en construction. "il y a une vraie demande, notamment de la part des touristes, tout le monde aime voir les flobarts dans la ville ou en mer, c'est un patrimoine vivant !" observe le président d'association.
La fin des travaux est prévue dans un mois et demi. Pour l'occasion, une inauguration du nouveau bâtiment aura lieu le dernier week-end de mai. Un lieu d'hibernation et de repos pour les flobarts, sans perdre de vue, à quelques mètres de là, leur mer qu'ils rejoindront bientôt.