7176€ pour 12h. C'est le devis envoyé au Conseil Général de l'Aisne par Bigmalion, pour une formation coaching pour Jérôme Lavrilleux. Le nom du conseiller général et bras droit de Jean-François Copé est cité dans l'enquête préliminaire sur Bigmalion et la campagne présidentielle de N.Sarkozy.
L'affaire remonte à juillet 2011 mais ne refait surface qu'aujourd'hui, à l'aune de l'enquête préliminaire sur Bigmalion ordonnée par le parquet de Paris: les liens d’amitiés entre les dirigeants de Bigmalion, dont l'Axonais Sébastien Millot, et Jean-François Copé sont actuellement mis en cause. La société aurait surfacturé des prestations de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Dans cette enquête, apparaît le nom d'un autre Axonais: Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et organisateur à l'époque des meetings de Nicolas Sarkozy. Et c'est principalement sur la facturation de ces meetings que porte l'enquête préliminaire.
Jérôme Lavrilleux n'est pas seulement le directeur de cabinet du patron de l'UMP. Il est aussi conseiller général de l’Aisne pour Saint-Quentin nord. Et c'est en cette qualité d'élu qu'il avait demandé au Conseil Général de lui payer une formation "prise de parole en public" en juillet 2011.
Une formation qui devait lui être dispensée par Doxéo, filiale de Bigmalion. Selon Médiapart, le site d’information en ligne, la convention adressée au Conseil Général de l'Aisne en juillet 2011 était de 7176€ pour une formation de douze heures. Soit 600€ de l’heure.
Un montant qui aurait interpellé Philippe Mignot, le directeur de cabinet d’Yves Daudigny, président socialiste du conseil général de l’Aisne. Par ailleurs, la formation ne répondait pas à une règle: les formations des élus doivent être dispensées par des organismes agréés par le Ministère de l'Intérieur. Ce qui n'est pas le cas de Doxéo.
Mais c'est surtout le montant qui a justifié le refus du Conseil Général de l'Aisne. Par ailleurs, "la convention est arrivée alors que la formation avait déjà commencé. Il y avait déjà une heure de la formation qui a été dispensée. Ça ne marche pas comme ça", souligne Philippe Mignot. Cette 1ère heure ni le reste de la formation n'ont pas été réglés.
Jérôme Lavrilleux, par ailleurs candidat aux prochaines élections européennes, précise que c'était la seule formation qu'il avait demandée ne 12 ans de mandat. Il n'en a pas demandé d'autres depuis.