Jérôme Dubief, pâtissier à Anizy-le-Château, dans l'Aisne, propose depuis un an une pâtisserie originale à ses clients. Un éclair au bleuet -la fleur des poilus-, baptisé "Rosalie", du nom de la baïonnette des soldats. Un hommage plutôt insolite.
Installé depuis deux ans et demi à Anizy-le-Château, Jérôme Dubief a imaginé l'an dernier la "Rosalie". "Nous ne sommes pas loin du Chemin des Dames, c'est le Centenaire de la Grande Guerre, je trouvais ça dommage qu'il n'existe rien en pâtisserie pour rendre hommage aux soldats", raconte-t-il.
Un éclair au "parfum d'histoire"
Après quelques recherches, il trouve rapidement son idée. "Mais ça n'a pas été évident de dénicher l'arôme de bleuet", précise Jérôme. Des fleurs de bleuet séchées complètent la composition.
À quel goût s'attendre ? "Au parfum de l'histoire, je réponds toujours ça à mes clients", s'amuse Jérôme, qui préfère garder le mystère pour inciter les curieux à goûter ses créations. "Pour l'instant, je n'ai eu que des bons retours".
Dans la Somme, il existe déjà des éclairs au coquelicot, fleur emblème des soldats anglais. Avec "La Rosalie", les soldats français auront eux aussi droit à leur hommage sucré.
Des partenariats avec des associations et des musés
Les éclairs, dont le modèle a été déposé à l'INPI, institut national de la propriété intellectuelle, sont commercialisés depuis juin 2015. En près d'un an, 1500 "Rosalie" ont été vendues. Et des partenariats noués avec des associations et musées consacrés à la Grande Guerre.
Désormais, Jérôme Dubief travaille à l'élaboration d'une nouvelle création : un gâteau baptisé "Le Centenaire", aux couleurs du drapeau, parfumé au bleuet, vanille et coquelicot. Il doit être prêt pour le 16 avril, pour la commémoration de "l'offensive Nivelle" de 1917.
Une commercialisation limitée
Pour que la "Rosalie" ne soit "pas une pâtisserie comme les autres", Jérôme ne la commercialisera que jusqu'en 2018. "Après cette date, les éclairs bleus ne seront fabriqués que deux fois par an, pour le 16 avril et le 11 novembre, où alors sur commande" conclut le pâtissier.