En décembre, la commission d'enquête a rendu un avis favorable à l'installation d'une unité de méthanisation à Athies-sous-Laon. Les riverains opposés au projet ne baissent pas les bras avant la décision finale, qui appartient au préfet. Ils manifesteront le 21 janvier.
Malgré l'opposition au projet, les membres de la commission d'enquête ont rendu un avis favorable à l'installation d'une unité de production de biogaz à Athies-sous-Laon, après la fin de l'enquête publique. Les enquêteurs estiment que le bilan pour l'environnement est positif.
Un rapport critique envers l'association d'opposition
En dehors des réponses techniques apportées par la commission, détaillées ci-dessous, le rapport contient bon nombre de critiques adressées à l'égard de l'association Arivelac, formée contre le projet.
La commission souligne par exemple que "[La réunion publique] a mis en relief un sentiment d'hostitlité et de défiance manifesté par la population. [...] Ce climat de défiance, auquel s'est ajoutée l'inquiétude, voir la peur entretenue par les tracts de l'association Arivelac...".
Une attitude dénoncée par le président de l'association Arivelac, Sébastien Redon, qui n'est pas vraiment étonné par les conclusions du rapport ni les critiques sur son opposition. "C'est totalement à charge, mais depuis la première réunion publique, nous avions compris que les enquêteurs n'allaient pas nous écouter", témoigne-t-il. "Nous ne sommes pas contre ce projet, mais contre l'emplacement choisi, trop près des habitations".
Concernant les questions de fond, voici, point par point, ce qu'a répondu la commission aux principales inquiétudes des riverains.
La nappe phréatique menacée ?
L'un des risques environnemental que comporte le projet est celui d'une pollution de la nappe phréatique, située sous l'unité de méthanisation.
La commission d'enquête émet donc des réserves à son avis favorable : la nappe phréatique devra être surveillée et des outils de mesure installés avant le début des travaux.
"La nappe est vulnérable, car l'eau est sous-jacente. Le projet est situé hors des périmètres de protection des captages AEP. Pour autant, la commission précise qu'il est situé dans le Bassin d'Alimentation de Captage, qui alimente la ville de Laon. Il est indispensable d'installer des piézomètres afin de connaitre le sens découlement de la nappe souterraine".
Le président d'Arivelac ne se satisfait pas de ces réserves émises par la commission d'enquête. "Si les mesures indiquent que la nappe phréatique est à quatre mètres sous terre, et qu'elle sera donc polluée, que va-t-il se passer ? " , s'interroge-t-il.
Trop proche des habitations ?
D'après le rapport de la commission d'enquête, la "localisation est l'un des points qui soulèvent une très forte opposition de la part des personnes qui ont déposés des observations pendant l'enquête publique". Le projet prévoit l'installation de l'unité à 650 mètres de la zone urbanisée d'Athies-sous-Laon, mais deux habitations sont installées beaucoup plus près. Selon Arivelac, la nuisance olfactive pourrait atteindre les 2 à 3 kilomètres autour de l'unité.
La commission répond que "l'endroit retenu est adapté réglementairement à la réalisation de ce projet", en rappelant les distances fixées par arrêté ministériel. Néanmoins, les enquêteurs emettent une recommandation particulière au porteur de projet.
" [La commission] attire de nouveau l'attention du porteur de projet sur le stockage des intrants en fosse sous bâche, qui est le point sensible dans la réduction des possibles émissions d'odeurs. Il est impératif que la durée d'ouverture de la bâche recouvrante soit la plus courte possible."
Chute de prix de l'immobilier ?
Une autre des inquiétudes formulées par les riverains est celle d'une chute des prix de l'immobilier à Athies-sous-Laon à cause de la présence de l'unité de biogaz. La commission d'enquête balaie ces critiques en énonçant que "le marché de l'immobilier répond à des critères beaucoup plus complexes".
" rien ne prouve que les habitations de la zone pavillonnaire d'Athies-sous-Laon seront l'objet d'une dépréciation immobilière et celle-ci n'interviendrait qu'en cas de vente".
Une manifestation le 21 janvier
Jeudi 21 janvier, quatre membre d'Avrilac, accompagnés d'élus locaux également opposés au projet, ont rendez-vous avec le préfet. Les membres de l'association manifesteront dans le même temps devant la préfecture.
Maintenant que la commission d'enquête a rendu son rapport, un comité d'experts doit également se prononcer, puis le préfet tranchera.