42 musées dont trois français ont été nommés pour le devenir le "Musée européen de l'année" 2015. Une distinction que le Familistère de Guise (Aisne) sera parmi les prétendants au titre à Glasgow l'année prochaine.
Le Familistère de Guise sera-t-il sacré "Musée européen de l'année" 2015 ? La cité fait en tout cas partie des 42 musées nouveaux ou restaurés qui ont été sélectionnés dans 21 pays pour cette compétition. Une nouvelle d'autant mieux accueillie que, selon le musée, cet Award est "le plus prestigieux à l'échelle européenne".
"Le prix EMYA a pour but de promouvoir l'excellence des musées européens en récompensant tous les ans les musées les plus novateurs avec une politique des publics - au coeur de leurs prérogatives et de leurs actions - qui bouscule les standards muséaux", rappelle l'équipe du Familistère.
Le lauréat sera désigné le 16 mai 2015 à Glasgow, au Royaume-Uni, par un jury de professionnels. Deux autres musées français font la course au titre, le MuPop et le MUCEM, ainsi que notamment le Byzantine and Christian Museum d'Athènes, le Rijksmuseum d'Amsterdam, le Titanic Belfast ou encore le Naval Museum de Kariskrona en Suède.
Un site à part
Il semble évident que le Familistère est un "musée" pas comme les autres, puisqu'il ne s'agit déjà pas d'un simple bâtiment abritant des oeuvres ou reconstitutions, mais d'une cité ouvrière toute entière, qui n'avait elle-même pas grand chose à voir avec les autres cités.
Extrait de la présentation officielle du Familistère :
Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), créateur de la manufacture des fameux poêles et génial industriel, fut aussi un expérimentateur social de tout premier plan. Pour faire la preuve pratique des bienfaits de la société harmonieuse imaginée par le philosophe Charles Fourier, il bâtit à partir de 1859 le Familistère ou « Palais social », un site unique au monde, une utopie réalisée. Le Familistère est la réalisation d’un projet bien différent de celui des cités ouvrières patronales. Au sein de l’Association coopérative du capital et du travail, les travailleurs participent à la gestion et aux décisions ; ils deviennent propriétaires de l’usine et du palais. La cité édifiée à côté de la fonderie, encore en activité, devait offrir "les équivalents de la richesse" aux familles des employés de l’usine. Le palais comprend d’étonnants pavillons d’habitation collective et de nombreux équipements de service : des magasins, une buanderie et une piscine, un jardin et des promenades, une crèche, des écoles, un merveilleux théâtre. L’espace libre, l’air pur, la lumière et l’eau en abondance sont les éléments d’un urbanisme et d’une architecture à la mesure de l’homme.