La chanson de Craonne est devenue le symbole des mutineries et un siècle plus tard, on la fredonne toujours. Pourtant, en 1917, rares furent ceux qui l’entonnèrent. En effet, les mutins lui préféraient l’internationale. De plus, cette chanson n’est pas née sur le chemin des Dames, elle existait bien avant, et changea au gré des offensives.
Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes…
C’est bien fini, c’est pour toujours de cette guerre infâme….
C’est à Craonne sur le plateau qu’on doit laisser sa peau…
Car nous sommes tous condamnés, nous sommes les sacrifiés…..
Détente ou cœur au ventre, les Poilus chantent les refrains à la mode, s’emparent des mélodies en les adaptant. C’est ainsi que nait cette rengaine. Sur l’air de « Bonsoir m’amour », valse à succès composée avant-guerre, un soldat anonyme écrit ce texte amer, d’abord appelé chanson de Lorette.
Source archives : Pathé Gaumont
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©France 3
Sa première version la situe, en 1915, sur le plateau de Lorette, théâtre de l’offensive d’Artois. On la retrouve ensuite en Lorraine : « C’est à Verdun, au fort de Vaux qu’on a risqué sa peau ». Enfin, en 1917, elle réapparaît dans l’Aisne, à "Crâne" (c’est ainsi que les habitants de ce village prononcent son nom). Mais il manque une syllabe à la chanson. Alors, elle devient la chanson de Craonne…..
La chanson s’en prend aux embusqués : tous ces gros qui font la foire sur les grands boulevards. L’auteur les invite à monter sur le plateau pour « défendre leur bien». Les troufions vont tous se mettre en grève. Les Allemands eux-mêmes entendront parler de cette chanson et ils en publieront une version dans la gazette des Ardennes.
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