La nouvelle municipalité FN de Villers-Cotterêts (02) n'organisera pas de commémoration de l'abolition de l'esclavage le 10 mai. Une décision d'autant plus symbolique que c'est à là qu'est mort et enterré le Général Dumas en 1806. Le père d'Alexandre Dumas était né esclave à Saint-Domingue.
Le maire Front National de Villers-Cotterêts (02) Franck Briffaut s'est expliqué à l'AFP: "Je perçois (cette commémoration) comme étant un peu à la mode, dans le cadre d'une auto-culpabilisation permanente, d'une culpabilisation systématique, alors que l'esclavage existe encore ailleurs dans le monde, malheureusement".
Une décision qui met en colère l'Association des Amis du général Dumas, né esclave à Saint-Domingue, père d'Alexandre Dumas et enterré à Villers-Cotterêts depuis sa mort en 1806: depuis 2007, le préfet de l'Aisne et la municipalité de Villers-Cotterêts célèbrent tous les 10 mai la journée de l'esclavage et de son abolition devant une plaque apposée en 2006 à Villers-Cotterêts pour commémorer le bicentenaire de la mort du général Dumas.
"Villers-Cotterêts est manifestement un lieu de mémoire de l'esclavage et un site emblématique du refus du préjugé de couleur. L'association des Amis du général Dumas ne peut dès lors que condamner fermement les déclarations du maire de Villers-Cotterêts qu'elle juge extrêmement choquantes et dont elle déplore la connotation raciste", écrit l'association dans un communiqué.
Franck Briffaut se défend: le général Dumas "fait partie du patrimoine, et je partage tout à fait son engagement. Je suis prêt à m'associer à toutes les commémorations sur Dumas. (...) Si demain la commémoration de l'abolition de l'esclavage est obligatoire, je me plierai à la loi. Mais à partir du moment où j'ai le choix...", laissant la possibilité à quiconque d'organiser une commémoration le 10 mai.