Maire de Craonne pendant plus de 12 ans, Noël Genteur a toujours milité pour la reconnaissance du chemin des Dames. Il était aux côtés de Lionel Jospin en 1998 lorsque le Premier ministre avait déclaré que les fusillés pour l'exemple -les mutins- "réintégraient pleinement notre mémoire nationale".
Sur les pentes du Plateau de Californie, Noël Genteur connaît toutes les crevasses d'obus et les cicatrices du sol. La souffrance des combattants tombés ici résonne en lui : "c'est plus qu'une injustice, c'est un oubli, une indifférence de la collectivité intellectuelle comme politique".
En 1998, il est applaudi quand Lionel Jospin alors Premier ministre evoque le souvenir des fusillés, qui réintègrent la mémoire collective nationale.
"Si je peux me permettre, il n'y a qu'un mot qui manque dans l'engagement de Lionel Jospin. C'est : ils sont innocents."
Lors des cérémonies du centenaire, il sera particulièrement attentif aux mots employés. "Le plus important, c'est de reconnaitre que les hommes ont souffert ici autant qu'ailleurs".
Sans repos, Noël Genteur continue d'arpenter les sentiers sinueux d'une mémoire difficile.