L'incendie se serait déclaré peu avant 22H30, visiblement au premier étage de la maison où dormaient les enfants, épargnant le rez-de-chaussée de ce pavillon situé en bordure de Saint-Quentin.
Le père de famille, qui a pu s'extraire de son habitation en flammes, a été brûlé assez sérieusement. Hospitalisé à Saint-Quentin dans un premier temps, il a été transporté dans la matinée au CHRU de Lille dans un service spécialisé, a indiqué Damien Savarzeix, procureur de la République à Saint-Quentin.
Une cinquantaine de pompiers, accompagnés du SAMU et de policiers, ont été déployés pour éteindre l'incendie. Les secours ont eu du mal à accéder à l'habitation, en raison de "la violence du feu" et de "l'effondrement quasi total du plancher du premier étage", a déclaré le lieutenant Thierry Oberlin, officier des sapeurs-pompiers de l'Aisne.
La fumée importante a "fortement compliqué le travail des sapeurs-pompiers", qui ont finalement découvert les cinq corps des enfants "morts par asphyxie", a expliqué Jean-Jacques Boyer, sous-préfet de Saint-Quentin.
Trois garçons et deux filles, âgés de 2 à 9 ans
Le père, âgé de 40 ans, séparé de la mère et semble-t-il en instance de divorce, accueillait les enfants - trois garçons et deux filles nés entre 2004 et 2010 - pour le week-end. Quatre d'entre-eux ont été découverts dans une chambre, les uns à côté des autres. Le cinquième, qui semblait s'être réfugié sous la fenêtre, a été retrouvé dans la chambre voisine, donnant sur la cour. "C'est une petite maison qui a brûlé pour une raison pour l'instant inconnue, mais vraisemblablement accidentelle", selon la préfecture.Une autopsie des corps doit être pratiquée lundi. Une équipe de la police technique et scientifique de Lille a procédé à des constatations et faisait des relevés en fin de matinée. L'origine du feu restait encore à déterminer, ainsi que le rôle de chacun, a souligné le procureur de Saint-Quentin.
"Il s'est brûlé en essayant de sauver son fils"
Chauffeur-livreur, selon son voisinage, le père aurait été réveillé par le feu et a sauté par la fenêtre pour alerter les secours, après avoir tenté de sortirles enfants de la maison ravagée par les flammes. "Il n'a jamais pensé à lui. Il a essayé de venir chercher des secours. La première chose qu'il a dite, c'est +Olivier, sors mes enfants+. (...) Il s'est brûlé en essayant de sauver son fils", a témoigné l'un de ses voisins, Olivier Hubeaux.
Ils ont ensuite essayé ensemble de rentrer dans la maison, mais n'ont "rien pu faire", car "les flammes montaient jusqu'au toit", a-t-il poursuivi. "Il était très proche de ses enfants. Ca faisait trois mois qu'il ne les avait pas vus, il était très content de les voir", a encore raconté M. Hubeaux, demandant à ce "qu'on laisse (le père) tranquille" pour "qu'il puisse faire son deuil".
Très ému, un autre voisin a raconté que "des flammes de deux mètres" ont été aperçues par certains habitants du quartier.
La mère a été prise en charge par l'hôpital de Saint-Quentin
La toiture de cette bâtisse modeste, sur deux niveaux, située dans une zone pavillonnaire à l'extrémité de la ville, était également endommagée.En milieu d'après-midi, les policiers ont posé des scellés sur la porte de la maison. Des riverains ont quant à eux déposé oeillets roses et roses blanches devant l'habitation.
La mère, qui s'est rendue sur place dimanche dans la matinée, a été prise en charge par l'hôpital de Saint-Quentin.
La mairie a pris contact avec le recteur pour mettre en place une cellule de soutien psychologique mardi, dans l'établissement où étaient scolarisés les enfants.