DOSSIER : Pourquoi le prix du beurre augmente-t-il autant ?

En un an et demi, le prix du beurre a augmenté de 172%. Consommation en hausse, conditions météorologiques, spéculation : difficile de comprendre quelles sont les causes réelles de cette flambée. Pas de panique, on vous explique tout !

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Ne vous étonnez pas si votre pain au chocolat pur beurre augmente de quelques centimes…

Premières victimes de la flambée du prix du beurre, les boulangers commencent à rallonger leurs prix.  Un moyen d’absorber le coût démesuré de leur principale matière première.

« Alors que la tonne s'élevait à 2.500 euros en avril 2016, elle a atteint 4.500 euros début septembre » précise la Fédération des Entreprises de Boulangerie dans un communiqué.

La Fédération a fait le calcul : avec une cotation à 6,80 euros le kilo, le prix du beurre a officiellement augmenté de 172% en vingt mois.

Avec :


Pourquoi une telle augmentation ? La demande explose mais la production peine à suivre pour différentes raisons :

1 - Les pays émergents de plus en plus friands de beurre :


Et notamment l’Asie ! Depuis quelques années déjà, le continent asiatique est de plus en plus demandeur de beurre et de poudre de lait.

Une voracité qui fait mécaniquement augmenter la demande, et donc le prix.

« En 2016, avec 162.000 tonnes de beurre européen exportées, les ventes à l'étranger n'ont jamais été aussi élevées depuis 2010 » calcule le journal Les Echos.

2- Le retour du beurre dans les assiettes des Français 


Hé oui, les Asiatiques ne sont pas les seuls à apprécier une bonne tartine beurrée.

Auparavant considéré comme trop riche, trop gras, trop calorique, le beurre avait été évincé des petits déjeuners.

« Mais depuis la succession de scandales autour de l’huile de palme, les gens boudent de plus en plus les huiles végétales, analyse Alain Gille, président de la Fédération départementale des producteurs laitiers. Alors ils privilégient les matières grasses laitières ».

Des études scientifiques ont même contribué à casser les clichés autour de cette matière grasse jaune, qui ne représente pas de sur-risque de maladies cardio-vasculaires, contrairement à la margarine utilisée dans l’industrie agroalimentaire.

En d’autres termes, si vous avez du cholestérol, ce n’est pas (que) de sa faute…


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3- Quand la météo en rajoute une couche


Plus les vaches sont nourries, plus elles font du lait. Ça paraît logique quand on le dit, mais encore faut-il y penser !

L’année dernière, des conditions météorologiques capricieuses ont sévèrement altéré les qualités nutritionnelles du fourrage.

Trop d’humidité en hiver, coup de chaud en été : la nourriture de ces dames a été malmenée.

Conclusion : moins bien nourries, les vaches produisent moins de lait. Donc moins de matière première pour fabriquer du beurre.

4 - Des producteurs de lait qui ferment les vannes !


Courage, nous arrivons à la dernière explication.

Rappelez-vous : En 2015, Bruxelles dérégulait la production de lait en Europe. Exit les quotas laitiers, vive la surproduction !

Emballés par l’idée de pouvoir (enfin) exporter massivement à l’étranger, les producteurs européens ont augmenté la production de lait.

Pas de bol: au même moment, l’embargo russe et la baisse de la demande chinoise ont douché les ambitions du vieux continent.

Suite à cela, la demande a chuté soudainement, entraînant ainsi la baisse des prix du lait.

Déstabilisés, les producteurs ont alors décidé de fermer les vannes. Pas question de produire du lait pour rien !

Mais c’était sans compter sur une récente envolée de la demande de beurre… Et donc du lait… 

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(Faut suivre ! Les consommateurs changent d’avis comme de chemise…)


Aujourd’hui, les éleveurs commencent timidement à augmenter de nouveau la production de lait. Mais encore groggys après ce coup de massue, ils restent très prudents…

Mais alors, comment sortir de la crise ?

 
Rassurez-vous, il y a peu de chances pour que le pain au chocolat finisse par vous coûter dix euros (contrairement au paquet de cigarettes).

Pourquoi ? Parce que la production de lait repart enfin ! Et qui dit lait dit… beurre

« On va forcément atteindre un plafond, rassure Cassandre Wallet, chargée de mission pour la fédération régionale des producteurs de lait Nord Picardie Ardennes. La production de lait repart à la hausse. Cela devrait contribuer à stabiliser rapidement le prix du beurre ».

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Félicitations ! Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez tenu jusqu’au bout.

Vous méritez certainement une récompense pour ces longues minutes de concentration…

Un petit goûter?

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