Depuis la mi-juillet, une chienne, abandonnée par son propriétaire dans une forêt à Blincourt (60), erre dans le secteur. La SPA de l'Oise a lancé un appel aux volontaires pour une opération de sauvetage de l'animal lundi en fin d'après-midi.
Depuis le 20 juillet, l'animal occupe une bonne partie du temps de Philippe de Marthe. Ce conseiller municipal de Blincourt (60) lui apporte à manger deux fois par jour : « elle est très douce, mais hyper craintive. Sur les conseils d'une comportementaliste animalière, je lui chante toujours la même chanson d'Henri Salvador. Elle s'allonge, elle écoute. Une fois, j'ai même pu l'approcher à cinq mètres pendant une demi-heure ».
La chienne, surnommée Jasmine, est de race Leonberg et doit avoir quatre ou cinq ans. Elle a été abandonnée par son propriétaire, qui l'a attachée « avec de la ficelle de cuisine » à un transformateur électrique.
Un informateur anonyme a affirmé à M. de Marthe avoir reconnu sur les photos publiées dans la presse la chienne de son voisin, un habitant de Montataire ; une information qui ne pourra être confirmée qu'après vérification de la puce électronique.
Une première tentative de capture, début août, avec des sapeurs-pompiers et un maître-chien s'est soldée par un échec. Or, le temps presse. Plusieurs maires des communes du secteur voudraient, selon Philippe de Marthe, abattre l'animal. D'autant plus que Jasmine commence à s'aventurer à l'intérieur des villages et pourrait mordre un habitant.
La SPA de l'Oise a lancé sur sa page Facebook un appel aux volontaires pour attraper la chienne.
Lundi à 17h30, des bénévoles, des élus des communes concernées (tenus par l'article L211-22 du Code rural de prendre « toutes dispositions propres à empêcher la divagation des chiens »), des sapeurs-pompiers de Beauvais et deux vétérinaires (leur présence est obligatoire pour l'anesthésie) vont donc se retrouver sur le parking de l'Intermarché de Moyvillers (60).
Si l'opération de sauvetage de Jasmine réussit, elle sera confiée au refuge de la SPA de l'Oise à Compiègne. Et si son propriétaire est identifié, Philippe de Marthe envisage de porter plainte contre lui : « pour un abandon de chien, il encourt jusqu'à six mois de prison ferme et jusqu'à 30 000 euros d'amende », précise le conseiller municipal.
Mais qu'adviendra-t-il de Jasmine ? M. de Marthe pourrait-il l'adopter ? « Je ne dis pas non. Quarante-cinq jours à m'occuper d'elle, ça crée des liens. »