Comme chaque année, la préfecture de l'Oise vient de prendre un arrêté pour réguler la population de blaireaux sur le territoire de 130 communes, à la demande des agriculteurs et des chasseurs. L'espèce n'est pas protégée, au grand dam de Virginie Boyaval, qui étudie et soigne ces animaux.
C'est une chasse dont on parle peu ...celle des blaireaux. Cette demande des agriculteurs et des chasseurs, a conduit au prélèvement de 1156 specimens dans la Somme, lors de la saison 2015-2016, 1466 bêtes ont été tuées dans l'Aisne et 355 dans l'Oise. Pour la Somme, l'arrêté 2016-2017 n'a pas encore été pris. La consultation publique a lieu du 23 juin au 13 juillet.
L'espèce n'est pas protégée mais certains défenseurs des animaux dénoncent une chasse abusive.
Virginie Boyaval a dédié sa vie à cet animal mal aimé. Il y a une douzaine d'années, cette Compiégnoise recueille une femelle blessée au bord d'une route. Coup de foudre. Elle sera désormais l'ange-gardien des blaireaux et leur avocate : "Ce ne sont pas des prédateurs de petits gibiers comme on peut le prétendre, ce sont plutôt des fouisseurs. Ils vont chercher dans le sol pour chercher de la nourriture comme des vers, des larves de hannetons".
La bête noire des chasseurs et des agriculteurs
Les chasseurs considèrent les blaireaux comme des rivaux. Les agriculteurs leur reprochent les galeries creusées sous les céréales. A leur demande, des arrêtés sont donc pris chaque année pour réguler leur population. Piégeage et tir de nuit sont autorisés. En conséquence, de nombreux blaireautins, privés de leur mère, crient famine.A cela s'ajoutent la sécheresse et la chaleur qui affaiblissent les blaireaux. Virginie Boyaval tire le signal d'alarme. La survie du blaireau est en jeu.
Afin de sauvegarder le blaireau européen, l'éthologue a créé l'association Meles et invite à signer une pétition contre le déterrage du blaireau dans l'Oise.
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