Continental a proposé un poste d'agent de sécurité à Xavier Mathieu et à Antonio Da Costa, anciens délégués syndicaux CGT et CFTC sur le site désaffecté de Clairoix (60) alors que le dossier des 2 hommes est examiné par les Prud'hommes. En février dernier, la justice avait annulé leur licenciement.
"Continental France fait de nouvelles propositions de poste aux 2 anciens salariés de Clairoix (60) ayant demandé leur réintégration, Messieurs
Xavier Mathieu et Antonio Da Costa, à la suite de la décision du tribunal administratif d'Amiens du 14 février", a indiqué l'équipementier automobile dans un communiqué.
"Continental France a ainsi créé spécialement 2 CDI d'agents de sécurité sur le site aujourd'hui désaffecté de Clairoix (...) fermé depuis 4 ans et (qui) ne compte plus aucun salarié de Continental", a-t-il ajouté. "La direction veut ainsi trouver des solutions afin de satisfaire les demandes des 2 anciens salariés après que ceux-ci ont refusé des propositions de poste correspondant à leurs compétences professionnelles sur le site de Sarreguemines, en Moselle", précise le groupe.
"Nous considérons que cette option est (...) la dernière chance de parvenir à leur réintégration", estime le président de Continental France, François Gérard, cité dans le communiqué.
L'équipementier précise qu'il "s'engage à maintenir le salaire" de Xavier Mathieu et Antonio Da Costa et "à prendre en charge les formations nécessaires à l'exercice des nouvelles fonctions proposées".
"Une fois de plus, ils ne respectent pas les procédures. Ils doivent me réintégrer et après, me proposer des postes. Le tribunal administratif a annulé mon licenciement", a déclaré à l'AFP Xavier Mathieu, ancien leader des "Conti", qui travaillait à l'époque à la fabrication de pneus.
"Je n'ai rien refusé. On me propose des postes et on me dit: +si vous les refusez, on ne vous réintègre pas+. C'est du chantage. Qu'ils vous montrent un courrier dans lequel j'ai refusé un poste. Ce n'est pas vrai !", a-t-il ajouté toujours à l'AFP.
Une audience est prévue mardi au conseil de prud'hommes de Compiègne (Oise) où un juge départiteur doit se prononcer sur la demande de Xavier Mathieu, qui avait saisi en référé les prud'hommes pour "discrimination et entrave".
Ce poste est "bidon. Ils veulent influencer les prud'hommes", a assuré Xavier Mathieu dont le dossier est sur le bureau des Prud'hommes de Compiègne depuis le 26 novembre.
Le 14 février, le tribunal administratif d'Amiens avait condamné l'équipementier à réintégrer 22 salariés protégés, dont Xavier Mathieu, qui contestaient le motif économique de leurs licenciements.