Le député-maire de Chantilly tente de calmer la polémique qui ne cesse d'enfler depuis jeudi et ses propos sur les crimes perpétrés en 2012 par Mohamed Merah. Selon l'ancien ministre de Nicoals Sarkozy, ce n'était "pas un attentat".
Eric Woerth s'estime victime d'une "polémique vaine". Mais face à l'ampleur des réactions à ses propos, le député-maire de Chantilly (60) s'est défendu de toute ambiguïté dans ses propos:
il n'y a pas d'ambiguïté dans mon esprit: l'attentat terroriste commis par Merah est une abomination 1/3
— Eric Woerth (@ericwoerth) 30 Janvier 2016
toutes les tentatives d'instrumentalisation et de déformation de mes propos sont abjectes 2/3
— Eric Woerth (@ericwoerth) 30 Janvier 2016
les combats contre le terrorisme et l'antisémitisme pour lesquels je suis pleinement engagé méritent mieux qu'une vaine polémique 3/3
— Eric Woerth (@ericwoerth) 30 Janvier 2016
Outre les nombreuses réactions des internautes, Albert Chennouf, le père d'un des militaires assassinés, a dénoncé les propos d'Eric Woerth:
@NicolasSarkozy @ericwoerth @lesRepublicains, regardez bien cette photo,cela s'appelle 1 attentat produit en 03/2012 pic.twitter.com/GjPDr5gIzN
— albert chennoufmeyer (@chennoufmeyer) 30 Janvier 2016
Plusieurs personnalités politiques ont également réagi aux propos d'Eric Woerth. En tête, Carole Dega, la présidente socialiste de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées demande des excuses publiques à Eric Woerth. "Cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses amis de masquer la terrible vérité constitue une véritable insulte à la mémoire des sept victimes, dont trois enfants, à leurs familles et, au-delà, à nos deux villes marquées à jamais par cet acte terroriste", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Propos inqualifiables d'@ericwoerth sur les attentats de Merah. Une insulte aux victimes et à leurs familles, à #Toulouse et #Montauban.
— Carole Delga (@CaroleDelga) 30 Janvier 2016
"Les déclarations d’Eric Woerth sont frappées du sceau de l’irresponsabilité", s'est quant à lui indigné Christophe Borgel, député PS de Haute-Garonne:
Mais si M Woerth, Toulouse a bien été frappé par un attentat terroriste en mars 2012 @ericwoerth
— Christophe Borgel (@chborgel) 30 Janvier 2016
"Ce sont des propos tout à fait choquants vis-à-vis des victimes" de Mohamed Merah, a par ailleurs déclaré à l'AFP le vice-président du Front national, Florian Philippot.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France souligne dans un communiqué que "l'enquête judiciaire a démontré qu'il s'agissait bien d'attentats terroristes". "Les assassinats commis ont été planifiés et soigneusement conçus par une organisation
terroriste. Les cibles n'ont pas été choisies par hasard. Un soutien logistique lui a fourni les moyens nécessaires", écrit le Conseil représentatif des institutions juives de France dans un communiqué. Pour le CRIF, "M. Woerth s'engage dans une voie dangereuse" qui "risque d'être utilisée à des fins de propagande par ceux qui soutiennent le djihadisme".
"C'est le crime d'un furieux"
Face à Florian Philippot du Front National, Eric Woerth a affirmé jeudi sur iTélé qu'il n'y avait pas eu d'attentat sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Et alors que l'eurodéputé FN lui rappelait les attentats de Mohamed Merah, Eric Woerth a répondu: "C'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international".En mars 2012, Mohamed Merah avait tué à Toulouse et Montauban 3 militaires ainsi qu'un professeur et 3 enfants d'une école juive au nom de l'islam radical, tuant sept personnes avant d'être tué alors qu'il était retranché à son domicile.
Retrouvez l'intervention d'Eric Woerth sur iTélé: