Les 30 salariés du transporteur Mory Ducros de l'Oise, située à Cuvilly, ont appris par voie de presse que leur employeur déposait le bilan. Mory Ducros possède 87 sites en France. 5000 emplois sont directement menacés et 2000 chez les sous-traitants.
"La semaine prochaine, nous ferons une déclaration de cessation des paiements et demanderons au tribunal de commerce de Pontoise d'ouvrir une période d'observation dans le cadre d'une procédure de redressement judiciaire", a déclaré à la presse son président, André Lebrun.La direction de Mory Ducros , qui espère trouver un repreneur, considère "vraiment prématuré d'évoquer un nombre de suppressions d'emplois".
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a émis vendredi la crainte de voir des milliers d'emplois supprimés chez Mory Ducros, ajoutant que le gouvernement ferait tout pour que 2.000 des 5.000 employés concernés gardent ou retrouvent un travail.
"Tout va être mobilisé, tout va être étudié: d'abord comment consolider le maintien d'un niveau d'activité sur l'entreprise qui doit se traduire par la perspective du sauvetage de 2.000 emplois au moins et regarder comment nous pouvons, site par site, assurer la reprise ou l'offre d'emplois à ceux qui seront victimes de ce plan tel qu'il a été annoncé", a dit le ministre lors d'un déplacement à Belberaud, dans la banlieue toulousaine.
Pour le ministre, Mory Ducros et les pouvoirs publics doivent faire tout leur possible pour conserver l'emploi au sein de l'entreprise. Pour les emplois qui ne pourront pas être conservés dans la société même, les pouvoirs publics mobiliseront tous leurs moyens afin de trouver soit des projets de reprise par des investisseurs pour les sites qui seraient touchés, soit des offres de nouvel emploi pour les salariés licenciés, a-t-il dit.
Il appartient "à la société (Mory Ducros) et au travail que nous pouvons commencer à faire de regarder tous les moyens permettant de conforter l'activité et de faire en sorte que le plan soit un plan global qui concerne l'ensemble des 5.000 emplois: ceux qui peuvent être sauvés par l'entreprise Mory Ducros et ceux qui peuvent être sauvés par d'autres acteurs", a-t-il déclaré aux journalistes.
Pour cela, le gouvernement va "mobiliser tous les moyens", "toutes les administrations" et "tous les préfets, car il s'agit de 87 sites concernés directement ou indirectement, pour regarder site par site toutes les solutions qui peuvent être apportées", a-t-il ajouté.
Dans une conférence de presse, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif a fait savoir que pour l'instant il n'y avait que des manifestations d'intérêt mais pas de proposition de reprise exprimée.