Ce bunker, l’abri du Kronprinz, est une rareté : en 1917, les Allemands décidèrent de se replier sur une nouvelle ligne de défense, abandonnant des dizaines de villages aux alliés, mais avant de partir, ils détruisirent tout ce qu’ils pouvaient.
Le poste de commandement de Nampcel échappa au saccage.
Une stratégie de la terre brûlée qui souleva l’indignation.
Après la bataille de la Somme, les troupes allemandes sont exsangues
Le général Hindenburg décide de raccourcir le front de 40 kilomètres pour économiser des divisions. La retraite est soigneusement préparée : il faut dévaster le territoire rendu à l’adversair.
Les populations sont regroupées dans les plus gros villages, les autres bourgs seront rasés : 125 000 femmes et hommes en âge de travailler seront emmenés en captivité.
« L’ennemi ne trouvera pas un rouleau de fil de fer, pas un brin de paille, ni une botte de fourrage, pas une bêche, pas une fourche, pas une source…» Voilà ce qu’écrit un journaliste de la Gazette de Francfort
Voici la réponse des reporters français, effarés par cette dévastation. Ils dénoncent la honte éternelle, Péronne ville tuée, Bapaume assassinée et violée. Le correspondant du matin raconte les « arbres crucifiés, tailladés ou transpercés jusqu’au cœur par la cognée furibonde.»
La France célèbre en grande pompe le retour de ses couleurs à Noyon. Le général Nivelle salue la population mais la chronique se garde bien de dire qu’il a été mystifié par la manœuvre des Allemands. Ses subordonnés voulaient talonner l’ennemi. Il l’a laissé filer.
L’opération a pourtant duré cinq semaines. Hindenburg et ses hommes se retranchent derrière une ligne fortifiée. Nivelle n’arrivera pas à les déloger.
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