Ils le craignaient depuis plusieurs jours : les habitants de la Maison Cozette ont reçu leur avis d'expulsion. La trêve hivernale ne s'applique en effet pas lorsqu'il y a eu effraction. Alors que les températures sont au plus bas, deux élus écologistes crient au scandale.
Marion Lepresle et Thomas Hutin, élus écologistes au Conseil municipal d’Amiens, sont sous le choc. « Cette nouvelle intervient alors même que les autorités nous rabâchent les oreilles à propos de la prévention sur les dangers du grand froid et les précautions à prendre pour se protéger », expliquent-ils dans un communiqué.
Les habitants de la Maison Cozette viennent en effet de recevoir leur avis d’expulsion, suite à la décision du tribunal d’Amiens. Une décision déroutante, en pleine trêve hivernale et alors que les températures sont au plus bas, mais pourtant légale : la trêve hivernale ne s’applique pas lorsqu’il y a effraction.
Par necessité
« Nous déclarons être scandalisés par cette décision cynique qui n’honore ni la justice ‘aveugle’ de la République, ni les responsables politiques de la Ville d’Amiens », poursuivent les élus. Car au-delà de l’aspect culturel du lieu, géré par le Collectif la Brèche qui organise des concerts et des projections, se cache une réalité sociale très différente.
Certains des occupants le font par nécessité. « Nous n'avons pas ouvert la Maison Cozette simplement comme un lieu culturel, mais aussi parce que nous sommes plusieurs sans logements. Le squat n'est pas un happening artistique », explique le collectif sur sa page Facebook.
Avant le 30 janvier
"Le lieu est désormais menacé d'expulsion à partir du 30 janvier et ceci sans tenir compte de la trêve hivernale. Une forme de pression est ainsi exercée sur le collectif mais nous ne freinerons pas pour autant nos activités", poursuit le collectif sur sa page Facebook.
Les deux élus écologistes ont rendez-vous demain midi avec Brigitte Fouré, Maire d'Amiens, pour défendre la cause des habitants de la Maison Cozette.