Seize peines de prison ferme, une avec sursis et une relaxe, ont été requises mercredi au tribunal correctionnel d'Amiens contre les membres ou sympathisants du White Wolves Klan, groupuscule néonazi ultra-violent dirigé par un disciple de Serge Ayoub.
"Les milices privées sont la résurgence d'une idéologie passée, ces groupes nazis paramilitaires armés n'ont pas leur place dans notre République, on n'en veut pas en France", a tonné Wilfrid Gacquer, le substitut du procureur, au terme d'un réquisitoire de près de trois heures.Ce "concentré de haines" où règnent les "violences extrêmes" mérite des peines allant de six mois avec sursis à dix ans ferme pour Jérémy Mourain, le chef du WWK, pour organisation d'un groupe de combat, participation à un groupe de combat et association de malfaiteurs, a-t-il estimé.
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L'idéologie, un prétexte
Sous le "vernis idéologique" nazi révélé par l'enquête, les vols, les violences gratuites et les lynchages contre les groupes rivaux, les personnes d'origine étrangère et même les membres du groupe réfractaires ont fait le quotidien du clan entre 2012 et 2014.
"J'aimerais bien que certains ne me portent pas au Panthéon des monstres pour essayer de s'en sortir", avait ironisé plus tôt "Capone", refusant que ses acolytes lui mettent "tout sur le dos".
Relaxe pour "Batskin"
Le ministère public a en revanche requis la relaxe à l'encontre de Serge Ayoub, accusé de complicité de violences aggravées pour avoir donné l'ordre à Mourain d'attaquer un groupe rival en 2012. "Un doute" sur "la sur-interprétation de Jérémy Mourain quant aux mots de Serge Ayoub" subsiste, a souligné M.Gacquer. "Je suis droit dans mes bottes, ce n'est pas un cadeau que je fais à M. Ayoub", s'est-il aussitôt justifié, suscitant un sourire de l'intéressé.Les racines du mal à Ham
Créé début 2013 à Ham (Somme), le WWK est né sur les cendres de Troisième Voie, autre groupuscule qui avait à sa tête Serge Ayoub, ancien chef des skinheads d'extrême droite parisiens et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), et mentor de Mourain. Cette organisation avait été dissoute en juillet 2013 par décret du gouvernement après la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric en juin 2013 à Paris, suite à une rixe dans laquelle étaient impliqués certains de ses membres.
Pierre-Guillaume Creignou, Aurélien Barège, David Perimony (dessins) et Nathalie Perrin ; avec Maître Paul-Henri Delarue, avocat d'un des prévenus ; Maître Messaouda Yahiaoui, avocat d'un des prévenus ; Maître Messaouda Yahiaoui, avocate d'un des préven us