Le procureur de la République d'Amiens demande que quatre anciens dirigeants et deux commissaires aux comptes soient poursuivis pour "complicité de banqueroute". L'usine de papier peint abbevilloise Abelia Décors qui employait plus de 300 personnes a été liquidée en 2005.
C'est une nouvelle étape dans la procédure judiciaire qui oppose les ex-salariés d'Abelia Décors à leur ancienne direction. Le procureur de la République d'Amiens Bernard Farret a transmis son réquisitoire définitif aux différentes parties. Aujourd'hui, il appartient au juge d'instruction de suivre ou non les préconisations du parquet.
Dans cette affaire qui a mené à la liquidation judiciaire de la société Abelia le 1er juin 2005, M. Farret met en cause quatre dirigeants et deux commissaires aux comptes avec pour principal motif une "complicité de banqueroute" .
Installée à Abbeville depuis 1964, l'usine de papier peint avait connu un période faste après son rachat par le groupe allemand VDN en 1998, synonyme d'investissements et de marchés remportés ; Abelia se spécialisant alors dans le haut de gamme.
Mais dès 2003 les choses se sont gâtées. Le groupe VDN, dont l'activité principale est la commercialisation de métaux non ferreux, s'est mis à perdre de l'argent.
Très vite les salariés ont eu le sentiment que la direction envisageait la fermeture de leur usine et qu'elle leur cachait la réalité des comptes. Pour Patrick Sellier, l'ancien délégué CGT, le bilan économique et humain est dramatique : "quelle que soit leur punition, elle ne sera jamais à la hauteur du préjudice subi par les salariés et la ville d'Abbeville".