Il y a cent ans, les Français reprenaient le village de Rancourt. De ces combats, il reste une trace, des croix blanches de Rancourt, omniprésentes, celle du plus grand cimetière militaire de la Somme. 8500 hommes y sont enterrés. Cette nécropole est sortie de terre grâce à des civils.
Dès l’été 1914 se pose une terrible question : que faire des morts ?
Les pertes sont terribles. Les Français creusent des fosses communes, mais cela ne plaît pas aux soldats. Quand ils le peuvent, ils enterrent leurs camarades dans une tombe, signalée par une croix de bois et se cotisent pour une couronne. Le 2 juillet 1915, une loi est votée. Elle reconnaît les «morts pour la France».Ils auront le droit à une sépulture individuelle et perpétuelle dans un cimetière entretenu par l’Etat…..
Jean du Bos, lieutenant tué le 25 juillet 1916
Pour honorer sa mémoire, sa mère fonde un comité qui finance la construction de la chapelle. Originaire de la Nouvelle Orléans, elle lance une souscription aux Etats-Unis et récolte 25 000 dollars. Elle mourra avant d’assister à l’inauguration de ce monument. La femme du maréchal Foch reprendra le flambeau.Après la guerre, dans le nord et l’est, les familles aisées rapatrieront les corps de leur père, frère, fils ou mari. 300 000 dépouilles seront ainsi déménagées. Les pauvres n’en auront pas les moyens. Alors, pour que ces hommes soient égaux devant la mort, une loi sera votée en 1921…… Elle accorde un voyage gratuit par an aux enfants et petits-enfants des Morts pour la France.
Ce droit à pèlerinage existe toujours.
Source archives : Pathé Gaumont
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