Cette locomotive est comme neuve et pourtant il y a cent ans, elle a été utilisée par l’armée française pendant la bataille de la Somme. Elle roulait sur une voie de 0,6 mètre construite pour l’occasion, meilleure solution pour ravitailler les troupes au plus près du front.
Dans le musée du p’tit train de la Haute Somme, on trouve des machines françaises, anglaises, allemandes et américaines. Les Français sont les premiers à se lancer. L’armée a adapté l’idée d’un civil, Paul Decauville.
Source archives :
- Pathé Gaumont
- BDIC Fonds Valois
- Appeva
- ECPAD
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©France 3
En 1875, ce fils de paysan a imaginé un système pour transporter les betteraves sur les terrains détrempés. Les militaires l’ont perfectionné. Lors de la bataille de la Somme, l’activité est frénétique en Picardie. 448 kilomètres de ligne sont construits. Une équipe de 50 hommes peut installer huit kilomètres de voies en une journée.
Ces soldats sont considérés comme des non-combattants. Ils sont recrutés parmi les plus de 40 ans qui ont charge de famille. Pourtant, eux aussi courent des dangers. Les déraillements, malgré la faible vitesse, et surtout les bombardements. A Bouchavesnes, il n’y a pas le choix. La voie passe sous le nez des Allemands sur un kilomètre. Ceux-ci s’en donnent à cœur joie. En certaines occasions, les locos sont remplacées par des chevaux. Les hommes, eux, aussi poussent les wagonnets, chargés de ravitaillement et de blessés.
Les voies étroites transportent jusqu’à 1500 tonnes de ravitaillement par jour. Les chefs français rêvent de se raccorder au réseau allemand, une fois le terrain conquis. Mais la percée n’aura pas lieu. Après la guerre, les petits trains serviront à la reconstruction, et une sucrerie rachètera la ligne. Les betteraves remplaceront les obus dans les wagons.