« Journée splendide… Le sang coule à flot au nord de la Somme ». Une réflexion amère et prémonitoire du président Poincaré, (01/07/1916). Quatre mois et demi plus tard, l’offensive est figée dans la boue. 66 000 Français et 206 000 britanniques sont morts ou disparus. Pour quel résultat ?
Un bilan effroyable
Joffre et Haig espéraient saigner l’ennemi, jusqu’à rompre le front. Les Allemands ont tenu, mais à quel prix ? Plus de 400 000 des leurs sont tombés, blessés, tués ou volatilisés.L’écrivain Ernst Junger raconte l’effroi des combattants :les soldats creusent des trous pour se terrer, et ils découvrent des cadavres empilés par couches, ensevelis sous des masses de terre. La relève a pris la place des morts, sans le savoir. Même angoisse à l’état-major qui déclare : « Les troupes s’usaient. Nous étions toujours à la veille d’une catastrophe » avouera plus tard le général Ludendorff....
Une région ravagée
L’orage d’acier a rayé de la carte des dizaines de villages. En surface, rien n’a résisté. Un chasseur alpin décrit un spectacle affreux et inoubliable. Dans le cimetière de Curlu, les cercueils sont à nu, les cadavres sortis de leurs suaires, les croix tombées. La pluie a transformé ce pays ravagé en bourbier. Les hommes enfoncent dans la terre jusqu’aux genoux, parfois jusqu’aux cuisses. Malgré les obstacles, les contre-attaques, ils grignotent la ligne ennemie de 8 à 12 kilomètres.Les artilleurs anglais saluaient l’ennemi avec des messages narquois « Avec nos meilleurs vœux », « Que votre fin soit heureuse ». Optimisme des néophytes. Dans la Somme, même s’ils n’ont pas gagné, ces volontaires se sont endurcis et ont conquis le respect des Français.
Le sacrifice consenti en Picardie a soulagé Verdun, mais ce fut cher payé...
Source archives :
- Gallica BNF
- Pathé Gaumont
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