Le 23 mai dernier, le préfet de la Somme a pris un arrêté prefectoral pour autoriser la chasse de 1500 blaireaux dans le département durant l'été. Une pétition circule pour demander l'arrêt de cette pratique, contraire à un avis du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité.
Mise en ligne le 15 juin, la pétition "Stop à l'abattage massif du blaireau dans la Somme" a déjà recueilli plus de 3 000 signatures.
Dans le texte de la pétition, les auteurs demandent au préfet de la Somme de révoquer l'arrêté pris le 23 juin, permettant l'abattage de 1500 blaireaux dans le département entre le 1er juin et le 15 septembre.
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Un arrêté motivé par "les dégâts causés par les blaireaux"
Pour justifier sa décision, le préfet s'appuie dans son arrêté sur "les dégâts causés par les blaireaux sur certains secteurs du département", et indique dans un communiqué que "ce projet de renouvellement de régulation des blaireaux a été évoqué en commission départementale de la chasse et de la faune sauvage le 12 mai dernier et aucun avis défavorable n’a été émis par les membres de cette commission."
En revanche, 158 avis défavorables à cette autorisation d'abattage ont été déposés pendant la période des 21 jours de consultation publique sur le site de la préfecture.
Un "ennemi de l'agriculture"? "Au contraire", selon le conseil de la biodiversité
Et les opposants à l'abattage du blaireau peuvent désormais s'aider d'un avis du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, dépendant du ministère de l'Environnement, rendu le 13 juin.
Ce rapport, très détaillé, combat l'idée que le blaireau puisse causer des dommages aux cultures : "s’il a été considéré comme une espèce à détruire, son régime alimentaire ne soutient pas l’idée qu’il puisse causer des dégâts aux cultures, et n’en fait pas un ‘ennemi’ de l’agriculture, au contraire."
Le CSPNB recommande l'arrêt de toute campagne d'abattage massif des meles meles, et emet même le souhait qu'une réglementation soit adoptée en ce sens : " ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux. La règlementation devrait proscrire et pénaliser les méthodes d’abattage inhumaines, encourager l’exploration de voies alternatives à l’abattage, et, dans le cas de la tuberculose, permettre la vaccination des blaireaux même dans les régions où la prévalence de la maladie est encore faible"