Qui dit nouvelle année, dit nouvelles réglementations. Depuis le 1er janvier, les communes n'ont ainsi plus le droit d'utiliser des produits phytosanitaires pour l'entretien de leurs parterres. Certaines ont déja pris les devants comme à Lens et surtout Loos-en-Gohelle.
Il y a un bruit auquel les habitants de Lens devront désormais s'habituer, celui du brûleur à gaz. Le nouvel outil de désherbage. La ville qui n'utilisait déjà plus de produits phytosanitaires dans ces parcs et jardins. Elle les a désormais, comme le veut la loi, aussi bannis du traitement de ses 130 kilomètres de voiries. "On se prend moins de pesticides sur soi. c'est sûr, c'est plus écolo. Après, ça demande un peu plus de temps aussi", analyse Mickael Hobin, agent municipal.
Plus longtemps et plus souvent. Avec la disparition des produits phytosanitaires, forcément les opérations de désherbage devront être plus nombreuses. Pour la ville, il faudra donc peut-être embaucher après avoir déjà dû investir dans le matériel : désherbeur à vapeur sèches, à eau chaude ou mécanique. 65 000 euros dépensés en 2016. "L'enjeu il n'est pas financier. Sur cette loi, l'enjeu est clairement environnemental. Santé publique pour les agents et les riverains. Mais aussi la nappe phréatique. "
"Il faut arrêter de bombarder toute fleur qui pousse"
Mais reste une question : comment va réagir la population face des trottoirs forcément un peu moins net ? Question à laquelle a déjà été confrontée la mairie de Loos-en-Gohelle. Ici, on a réduit puis supprimé les produits phytosanitaires depuis des années. Et pourtant... Aujourd'hui, les habitants sont visiblement très rares à s'en plaindre. Question de pédagogie selon le maire. "Le fait de voir les abeilles, ça c'est pédagogique, explique Jean-François Caron, maire. Le retour des abeilles, ça permet d'accepter que oui, pour que des abeilles reviennent, il faut arrêter de bombarder toute fleur qui pousse."Loos-en-Gohelle a même réussi à bannir les pesticides des allées de son cimetière. L'un des rares lieux pour lesquelles la loi ne les interdit pas.