Avec un habitant sur 6 sous le seuil de pauvreté. La région est en première ligne. Certaines familles vivent parfois avec moins de 5 euros par jour et par personne. Le RSA, doit aider à s'insérer et rompre l'isolement, mais le fait-il vraiment ?
Vivre avec moins de 500 euros par mois, c'est le casse tête quotidien du Lillois Vincent Penne. Même dans cette épicerie solidaire, lorsqu'il fait ses courses, chaque centime compte."Une fois que j'ai payé mes loyer, mes factures, il me reste en général entre 7 et 9 euros par jour,"confie-t-il.
Depuis près de 10 ans, il vit du RSA et de quelques contrats d'intérim, sans parvenir à stabiliser sa situation. Pourtant, le RSA se veut un outil de retour à l'emploi…Un dispositif géré par le département, censé aiguiller les bénéficiaires vers un référent : un travailleur social, une agence d'intérim ou un conseiller Pôle emploi. En théorie…
Quand on demande à Vincent qui est son référent RSA, il répond : "j'en ai aucune idée. je ne sais même pas si j'ai un référent RSA. Je sais que je n'ai pas de référent Pôle emploi". Aucun référent, une situation qui n'est pas rare. Au bout de 2 ans, 13% des allocataires ne sont toujours pas réorientés par le département…
Résultat, des bénéficiaires livrés à eux-même, comme Anna Corao. Pour trouver de l'aide, elle s'est tournée vers le Secours populaire :"Quand j'ai des problèmes de conseillers pour l'ANPE ou la CAF, je viens voir Lucie. Ou quand il y a des papiers à remplir que je ne comprends pas."
Des demandes, que les associations sont bien obligées de traiter à la place du département, comme en témoigne, Lucie Zweertvaegher, responsable "Secours populaire" de Lille : " il nous arrive parfois de prendre contact avec le département pour que cet allocataire soit identifié et puisse être orienté vers une structure qui pourra l'accompagner dans son parcours RSA".
Refaire du RSA un levier d'insertion, c'est l'une des priorités du plan pauvreté présenté aujourd'hui.