Une petite dizaine d'opération ont eu lieu ou sont toujours en cours dans les Hauts-de-France. Le point.
Des barrages filtrants avec distribution de tracts étaient organisés lundi 27 juin matin à l'entrée de plusieurs zones industrielles un peu partout en France, à l'appel des syndicats de routiers qui réclament des revalorisations salariales.
Dans les Hauts-de-France, deux barrages filtrants étaient mis en place à l'entrée de deux importantes zones d'activités logistiques, l'une au sud de Lille à la plateforme multimodale de Dourges où l'entrée de cette plateforme Delta 3 était en partie bloquée. Et l'autre près d'Arras (zone Actipôle) occasionnant d'importantes files de véhicules à l'heure de pointe. Par ailleurs, le CRT de Lesquin était également concerné, Lagny-le-Sec dans l'Oise (faible mobilisation) ou à Dunkerque, (transports Delcroix) des opérations de sensibilisation aux salaires des conducteurs routiers étaient également en cours peu avant 10h30, ce lundi 27 juin.
"Politique de l'autruche"
À Lille, sur une sortie d'autoroute en direction de Valenciennes, une cinquantaine de personnes en gilets orange CFDT étaient mobilisées, bloquant la sortie d'autoroute menant à la zone d'activité du Mélantois, non loin de l'aéroport. Ils distribuaient des tracts aux automobilistes, critiquant la "politique de l'autruche" en matière de salaire des "patrons du transport et du gouvernement", en dépit des "hausses successives dûes à une inflation galopante et exponentielle, une forte pénurie de salariés (...) et le pouvoir d'achat qui fond comme neige au soleil".
Les patrons ne sont pas forcément contre les augmentations. Mais s'ils augmentent un tant soit peu les salaires qui sont au SMIC, ils perdent les aides Fillon de défiscalisation des heures supplémentaires, du coup ça bloque.
Guillaume Cadart, président CFTC Hauts-de-FranceFrance 3 Hauts-de-France
"C'est une profession qui a bien aidé, fait subsister l'économie pendant le Covid-19 et qui reste au SMIC, ce n'est pas normal", regrette Guillaume Cadart, président CFTC Hauts-de-France et secrétaire général de la Fédération Générale des Transports, ce matin du côté d'Arras qui a par ailleurs expliqué : "les patrons ne sont pas forcément contre les augmentations. Mais s'ils augmentent un tant soit peu les salaires qui sont au SMIC, ils perdent les aides Fillon de défiscalisation des heures supplémentaires, du coup ça bloque".
"Se compter" avant septembre
De son côté, Fabien Michaud, délégué CGT-Transports, résume : "il n'y a pas de volonté du patronat (d'augmenter les salaires) car plus ils donnent des salaires proches du Smic, plus ils ont des exonérations", a-t-il ajouté.
Les syndicats demandent la réouverture immédiate des négociations salariales après celles d'octobre qui avaient débouché sur une revalorisation des grilles de 6%.
L'objectif de cette journée "est de se compter" dans la perspective d'une rentrée potentiellement agitée, selon Fabien Michaud. "On s'est fixé septembre pour un mouvement significatif si on n'a pas d'écho favorable du gouvernement et du patronat", a-t-il prévenu.