Une femme de 39 ans a été mise en examen vendredi après-midi pour homicide volontaire, après la mort par arme blanche d'un homme de 59 ans, mercredi à St-Pol-sur-Mer. Son amie, qui devait être poursuivie pour non assistance à personne en danger, s'attribue les coups mortels. Les deux sont en prison.
Deux femmes ont été présentées vendredi en début d'après-midi à un juge d'instruction au palais de justice de Dunkerque, suite à la mort par arme blanche d'un homme de 59 ans, dans la nuit de mardi à mercredi dans son appartement de la rue Roger Salengro à Saint-Pol-sur-Mer.Une suspecte de 39 ans est poursuivie pour homicide volontaire et a été placée en détention provisoire. L'autre femme, compagne actuelle de la victime et âgée de 34 ans, est également mise en examen pour meurtre, alors que le parquet avait requis à son encontre des poursuites pour non assistance à personne en danger, avec un placement sous contrôle judiciaire.
Coups de couteau dans un contexte confus
C'est mercredi 6 janvier vers 9 heures que le corps sans vie d'un Saint-Polois de 59 ans a été découvert sur un matelas, dans son appartement. Il portait sept traces de coups de couteau, "pour l'essentiel assez superficielles", selon le parquet de Dunkerque. Mais l'autopsie du corps de la victime pratiquée ce vendredi matin a permis d'établir qu'un coup de couteau qui lui a perforé l'abdomen, sectionnant une artère et provoquant une hémorragie, est à l'origine de la mort. A l'arrivée de la police sur les lieux mercredi matin, deux femmes ivres se trouvaient sur place. Les deux mêmes femmes aujourd'hui mises en cause dans cette affaire.
Alcoolisation massive
Deux autres témoins, un ami du groupe et un voisin, ont été entendus dans ce dossier mais ne sont pas poursuivis. Le voisin a assisté à une dispute sur le pallier de l'habitation. L'ami, aurait lui vu la principale suspecte porter un coup de couteau à l'abdomen de la victime, en début de soirée de mardi à l'intérieur de l'appartement. Mais la compagne du défunt, elle, a d'abord dit devant les enquêteurs, n'avoir rien vu.La victime, consciente après avoir reçu ce coup de couteau, n'aurait pas souhaité appeler les secours. Des examens anatomopathologiques devront expliquer le processus létal et la période d'agonie de cet homme de 59 ans.
Rebondissement devant le juge d'instruction, les deux femmes incarcérées
Les enquêteurs ont eu droit depuis deux jours à "des déclarations discordantes qui expliquent assez peu les traces relevées sur le corps" du défunt. Les deux femmes avaient dû être placées en dégrisement avant de pouvoir être entendues. Le groupe s'était alcoolisé toute la journée de mardi et la soirée de mercredi.Des débris de verre et des tâches de sang constatés par les policiers peuvent laisser penser à une scène de lutte. Il n'y a, pour l'instant, aucun mobile précis qui pourrait justifier ce meurtre, si ce n'est des insultes qui auraient été échangées dans ce contexte trouble.
La femme de 39 ans accusée du meurtre a déjà été condamnée en 2008 et 2009 pour des faits de menaces et de violences avec armes. Elle nie les faits qui lui sont reprochés.
Devant le juge d'instruction ce vendredi après-midi, la compagne de la victime qui ne devait être poursuivie "que" pour non assistance à personne en danger et être laissée libre, a fait des déclarations spontanées : elle s'est subitement accusée du coup de couteau mortel porté à l'homme chez qui elle vivait, alors que rien jusqu'ici dans la procédure ne la mettait en cause à ce niveau d'implication. Elle a ce vendredi soir été placée en détention.
Un changement soudain de comportement qui viserait à protéger la principale suspecte, avec qui elle aurait pu entretenir une relation amoureuse par le passé ?
L'instruction de cette sordide affaire s'annonce compliquée.