Dans la nuit du 25 au 26 septembre, les gendarmes ont intercepté 37 migrants qui souhaitaient effectuer la traversée vers l'Angleterre depuis le littoral de la Somme. Une problématique devenue récurrente dans le secteur et qui préoccupe les élus locaux.
Dans le cadre des opérations de lutte contre l'immigration clandestine menées par les forces de l'ordre sur le littoral de la Somme, les gendarmes ont intercepté des migrants qui tentaient d'effectuer la traversée vers l'Angleterre.
Un premier véhicule a été contrôlé par les gendarmes dimanche 26 septembre à 3 heures du matin à Quend. Le conducteur, de nationalité irakienne, a reconnu qu'il avait transporté des migrants dans le secteur.
Les recherches se sont alors poursuivies dans les dunes où 37 personnes de nationalité irakienne, iranienne, érythréenne, afghane et lybienne ont été interceptées. À proximité, un fourgon comprenant notamment un Zodiac, des gilets de sauvetage et du carburant a été contrôlé par les gendarmes.
Les conducteurs des deux véhicules ont été interpellés puis placés en garde à vue. Les forces de l'ordre ont également procédé à l'interpellation de quatre iraniens qui avaient pénétré dans le parc du Marquenterre.
"Il ne faut pas que la Manche devienne comme la Méditerranée"
Ce genre de faits n'est malheureusement pas isolé sur le littoral de la Somme. Sur cette problématique, Stéphane Haussoulier, président du département avait d'ailleurs alerté le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors de sa visite au congrès des maires de la Somme vendredi 24 septembre. "Je ne peux que me réjouir du travail effectué par les forces de l'ordre, parce que cela commence à donner des résultats, indique-t-il. Maintenant il va falloir solliciter des moyens supplémentaires parce qu'on ne peut pas gérer cette problématique et la délinquance de tous les jours avec ces effectifs-là."
Depuis quelques semaines, une recrudescence des tentatives de traversée par les migrants a été constatée. "À Fort-Mahon, on a vu des choses terribles. Les passeurs mettent à mort ces malheureux dans des petites embarcations avec des moteurs dont on sait qu'ils ne vont rien donner. Ce sont des familles, avec parfois des enfants en bas âge. Ce sont des drames humains, il faut qu'on essaye de s'en prémunir. Il ne faut pas que la Manche devienne comme la Méditerranée", affirme Stéphane Haussoulier.
Pour assurer la surveillance du littoral, le président du département demande des moyens financiers supplémentaires afin de renforcer les effectifs de réservistes et de fournir des équipements de vidéosurveillance aux communes. "Ce n'est pas aux communes du département d'assurer ces dépenses, pour moi c'est un problème d'État à État. Donc j'attends des moyens financiers de la France et de l'Angleterre", assure-t-il.
En réponse, le ministre de l'Intérieur lui a indiqué qu'une enveloppe spéciale allait être dédiée à cette problématique dans le projet de loi de finances 2022 avec la mise en place de 20 000 réservistes supplémentaires. "Ce sont de bonnes intentions, rétorque Stéphane Haussoulier, mais dans l'urgence, il faut que l'État français réagisse rapidement."