Quatorze jeunes originaires d'Abbeville effectueront un Tour de France pendant deux semaines. L'objectif : découvrir la France et ses richesses culturelles mais aussi se responsabiliser et expérimenter.
Quatorze jeunes d’Abbeville se lancent ce lundi 25 juillet dans un tour de France de 14 jours sur 10 étapes qui les poussera à franchir l’Alpes-d’Huez et le Mont Ventoux.
Lancée il y a 15 ans, cette initiative - mise en pause pendant deux ans à cause de la crise sanitaire - permet à des jeunes de découvrir la France "en utilisant le vélo dans de bonnes conditions de sécurité" dans un projet que les jeunes co-construisent, explique Eric Baledent, le fondateur.
Beaucoup de jeunes "ne sont jamais partis en vacances"
"Ils sont acteurs du projet de la création jusqu'au final et ont construit l’itinéraire à chaque endroit". Les jeunes ont choisi chaque étape en fonction de leur curiosité et leur envie de découvrir certains lieux.
"Le Tour de France sert aussi à ça : tu quittes les frontières d’Abbeville et tu découvres d’autres lieux mais en utilisant le vélo", résume Eric Baledant qui ajoute qu’à chaque lieu culturel visité, il y aura "une spécialité gourmande" à découvrir, car "c’est aussi ça, la richesse de la France".
Les participants ont été sélectionnés dans les différentes maisons de quartier de la ville et les centres animation jeunesse, "donc tout le monde connait un peu le projet, et les réseaux sociaux nous aident fortement". Les différents encadrants et les professionnels à la jeunesse "ont fait du sourcing, ont posé différentes questions pour déterminer les motivations", entre autres.
Pour certains d’entre eux, cette aventure est très symbolique. C’est le cas de cette jeune adolescente qui "aime bien" se lancer des défis mais intègre surtout ce tour de France "pour rendre hommage à mon grand-père décédé, c’était un fan de vélo. Du coup, je me dis que je dois gravir le mont Ventoux et qu’il sera fier de moi là-haut."
Un entraînement exigeant
Le quotidien des jeunes n’a pas été de tout repos pour se préparer au grand départ. Depuis plusieurs semaines, ils effectuent quatre sorties hebdomadaires. D’abord du lundi au mercredi où ils font "entre 40 et 50 kilomètres" à chaque fois. Ensuite, le jeudi, où ils en profitent "pour faire plus de kilomètres", détaille Mathieu Puma, accompagnateur.
Pour s’entrainer aux étapes et aux montées, "on essaie qu’il y ait des dénivelés parce que là où on va aller, ce sera de la montagne et ça grimpera à 10, à 15, à 20 km". Dans la région, pour s'y préparer, "on monte, on descend, on remonte, on redescend les petites pentes du coin".
Laisser les jeunes expérimenter et devenir responsables
Les jeunes, "ne se connaissent pas à la base et au final, de semaine en semaine, ils apprennent à vivre ensemble pour se préparer au départ", relève Eric Baledent.
En plus de rouler, les cyclistes en herbe auront "de sacrées missions au quotidien du matin jusqu’au soir". Parmi elles, "les temps de vie quotidiens, donc la mise en place des camps, la préparation des repas, l'achat, la préparation des menus, la réparation des vélos et autre".
Chacun est responsable "d’une commission, d’une sous-commission et ce sont de réelles valeurs qu’ils peuvent développer." Eric Baledent remarque même que certains des anciens participants l’ont même noté dans leur CV !
Au cours d’un entrainement, le pneu arrière d’une jeune fille crève. Et malgré l’assistance qui les accompagne, elle réussit à se débrouiller pour le réparer.
"C’est bien qu’ils fassent par eux-mêmes", soutient Mathieu Puma. Cette scène est d’ailleurs à l’image de l’esprit de ce Tour de France : se surpasser et se responsabiliser. Les jeunes seront de retour à Abbeville le 8 août prochain.