Un message incohérent et violent a été découvert dans l’enceinte du Lycée La Hotoie d’Amiens, le 9 novembre. Le procureur de la République de la Somme a été avisé.
Des mots graves, écrits au stylo, sur les murs des toilettes des garçons. La découverte remonte au matin du jeudi 9 novembre, au Lycée La Hotoie d’Amiens. "Les tags disaient à peu près : mort à Israël, mort au Hamas, je ferai tout sauter le 13 novembre", rapporte un témoin dont nous préserverons l’anonymat.
"Un élève a alerté le CPE, la police est venue prendre des photos, les toilettes ont été fermées et rapidement nettoyées", raconte un lycéen à France 3 Picardie.
Les tags disaient à peu près : "mort à Israël, mort au Hamas, je ferai tout sauter le 13 novembre".
Anonymeà France 3 Picardie
Le proviseur aurait informé les enseignants par mail, dans la soirée. Rien en revanche pour les élèves, réduits au bouche-à-oreille et, pour finir, à l’oubli. "Il n’y a vraiment rien eu, regrette le lycéen. C’est dommage parce que ça fait bizarre quand même, qu’on écrive ici qu’on va tuer des gens… mais maintenant on n’en parle plus du tout."
La loi du silence
Sollicité, le rectorat d'Amiens indique qu’"un article 40 a été déposé par le chef d’établissement ainsi qu’une plainte". Le fonctionnaire a donc bien avisé le procureur de la République du délit constaté, comme l’y oblige le code de procédure pénale.
Une enquête est-elle en cours ? Qui sait. Depuis un an et la nomination du procureur Vicentini, une certaine omerta règne au parquet : les questions de France 3 Picardie sont systématiquement ignorées, ce sujet ne fait pas exception.
C'est le black-out complet.
Maxime Paruch, secrétaire SE-UNSA 80
Idem dans l'Éducation nationale : deux semaines après les faits, pas un seul syndicat enseignant ne semble avoir été informé. Après quelques coups de fil dans son réseau, le secrétaire du SE-UNSA de la Somme Maxime Paruch ne peut que constater "le black-out complet".
Peut-être un principe de précaution, de protection de l’auteur, vu l’incohérence des messages incriminés ? "Ça peut laisser penser à un appel de détresse d’un élève en perte de repères", tente de comprendre le syndicaliste.
Quoi qu’il en soit, pourquoi l’incident n’a-t-il pas au moins donné lieu à des temps d’échanges au sein du lycée ? Jointe par téléphone, la proviseure adjointe Claire Berquet se refuse à tout commentaire. "Si le rectorat a dit quelque chose, c’est suffisant pour les journalistes, bonne journée", balaye la direction.