Une élève de première au lycée de la Providence à Amiens a révélé dans une série de tweets avoir déposé plainte pour viol en février contre un camarade. Les faits auraient eu lieu lors d'un voyage scolaire.
M., 16 ans, est en première au lycée de la Providence à Amiens. Dans la nuit de samedi à dimanche, elle a tweeté une série de messages pour dénoncer un viol, qu’elle aurait subi le 4 février dernier lors d'un voyage scolaire. Selon ses messages, le violeur serait un autre élève avec lequel elle entretenait une relation amicale.
Aujourd'hui, l'adolescent est toujours scolarisé dans l'établissement, mais n'est plus dans la même classe que M.. Ils partagent en revanche le cours d'allemand. Refusant de se retrouver dans la même salle que lui, la lycéenne a cessé de suivre le cours et ses parents lui paient des leçons particulières. Dans un tweet, elle précise avoir « toujours l'angoisse et la boule au ventre avant d'aller au lycée. Et lui, il vit sa vie, aucune sanctions (sic) de l'établissement ».
Mis en cause, le chef d’établissement coordinateur de la Providence, M. Benoît Bernard, affirme avoir fait ce qui était en son pouvoir pour isoler le plus possible les deux jeunes l'un de l'autre. Mais selon lui, les enquêteurs lui ont conseillé de ne pas prendre de mesure plus dure comme l'exclusion, tant que l’enquête n’avait pas formellement établi les faits. Il précise avoir incité les parents de M. à porter plainte et se dit d’ailleurs en lien très étroit avec la justice.
Contrairement à ce qu'assure M. dans l'un ses tweets, le dossier de sa plainte pour viol n'a pas disparu. Contacté par France 3 Picardie, Alexandre de Boschère, procureur de la République d'Amiens, assure que l'enquête se poursuit normalement.
Des témoins entendus en Picardie et à Paris
Selon la gendarmerie de la Somme, plusieurs personnes ont été entendues au commissariat d'Amiens et à la gendarmerie de Moreuil. Des témoins seront prochainement convoqués par les enquêteurs à Chantilly et à Paris.Dans ses messages, la jeune femme explique que son état psychologique s'est détérioré ces derniers mois : elle revoit « une psychologue depuis mars », a pris de la codéine (un alcaloïde morphinique), s'est tailladé le bras et a même fait une tentative de suicide. Ces révélations ont suscité un émoi important sur les réseaux sociaux ; le premier message a même été retweeté plus de 40 000 fois.
En réaction à cette émotion, Alexandre de Boschère a demandé aux enquêteurs et à l'Association départementale d’aide aux victimes de la Somme de contacter M. dans les prochains jours pour la rassurer sur le suivi du dossier.