Lucy est née dans le mauvais corps. Pour pouvoir s'épanouir et vivre sa vraie vie, cette coiffeuse d'Amiens a choisi de transformer son corps et de changer de nom. Elle nous raconte son histoire.
"C'est une souffrance, c'est une prison." Face à cet étranger qui la regardait dans le miroir, Lucy a dû choisir entre "le suicide, ou assumer et vivre ce que j'avais à vivre".
Mourir en tant que Thomas ou revivre en tant que Lucy. Elle a choisi la vie.
Je me suis toujours senti fille
"J'étais pas dans le bon corps" confie-t-elle. "Je me suis toujours senti fille, déjà toute petite à l'âge de mes premiers jeux, de mes premières émotions. "
Lucy a sauté le pas il y a plus d'un an. Depuis, au fil des interventions chirurgicales et de la prise d'hormones, son corps est devenu conforme à ce qu'elle avait toujours été : une femme.
Des larmes de joie
"J'ai attendu deux jours avant de me regarder dans le miroir après cette première intervention, et j'ai les larmes qui ont coulé" se souvient-elle. "C'étaient des larmes de joie de ne plus voir le visage de Thomas."
Intervenants: Lucy Couture ; Fabrice ; Stéphanie Launay, Cliente et amie
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©France 3
Aujourd'hui, Lucy vit sa féminité aux côtés de Fabrice, son compagnon. "Je pense que je l'ai aidée pour ça parce que le regard que je portais sur elle, c'était pas le regard d'une trans mais c'était le regard d'une femme, d'une femme normale" explique-t-il.
Face aux gaffes, la tolérance
Dans son entourage, il a fallu s'adapter à son nouveau prénom. "Les gaffes c'est arrivé au début, mais plus maintenant" assure Stéphanie, une amie et cliente de son salon de coiffure.
Les choses se font très naturellement
Pas de quoi vexer Lucy, qui prône "un grand seuil de tolérance vis-à-vis du grand public. Il ne faut surtout pas se frustrer ou s'offusquer" mais au contraire "le dire délicatement" car "les choses se font très naturellement."
Comme beaucoup de personnes concernées par le changement de sexe, Lucy a fait face au rejet. "Je mets plus sur le dos du manque de connaissances, de la peur ou la crainte du changement que de la bêtise humaine."
À 33 ans, Lucy se verrait bien poser pour la mode et, pourquoi pas, devenir un jour la porte-parole de la cause transgenre.