Le 5 septembre, l'ARS des Hauts-de-France a donné sa version de la crise que traverse au CH Philippe-Pinel d'Amiens. Pour l'organisme, ce sont les pratiques de l'établissement - trop d'hospitalisations longues - et non son budget qui sont à l'origine de la crise que traverse l'établissement.
Alors que les employés du centre hospitalier Philippe-Pinel d'Amiens terminent leur troisième mois de grève pour réclamer plus de moyens de la part de l'agence régionale de la santé (ARS), celle-ci a souhaité mettre les points sur les i. Mercredi 5 septembre, l'organisme sanitaire a fait savoir que, selon elle, le problème dénoncé par les grévistes découle plus du fonctionnement de l'hôpital que de trop faibles moyens financiers qui lui seraient accordés.
Moins de séjours longs en hôpital
L'ARS indique qu'un montant exceptionnel d'aides financières est accordé à l'hôpital Philippe-Pinel depuis plusieurs années. Alors que "la plupart des établissements psychiatriques" tendent à diminuer les périodes d'hospitalisation de leurs patients et les prendre davantage en charge "à temps partiel et au domicile", le centre hospitalier amiénois persiste à pratiquer en majorité l'hospitalisation complète.Une pratique qu'elle doit faire évoluer, toujours selon elle, pour rentrer dans le budget qu'on lui alloue et garder sa certification. Une réforme qu'accepte mal certains employés, qui dénoncent, dans le cas des patients au court séjour hospitalier, un manque de suivi une fois qu'ils sortent de l'hôpital.
Qui participera à la table ronde ?
La direction de l'ARS rappelle de même qu'elle propose régulièrement des "rencontres avec les acteurs de la communauté hospitalière", et que l'invitation envoyée à l'intersyndicale est toujours restée sans réponse.Pas sûr que cette réponse au mouvement social n'aide à faire bouger les lignes : les employés, en grève depuis 83 jours - et qui occupent le site depuis plus de 50 jours sous tentes - réclament toujours la tenue d'une table ronde.
Ils exigent la présence, simultanée, de l'ensemble des acteurs proches de l'hôpital, à savoir "le personnel et la direction, les associations familiales et la directrice de l'ARS des Hauts-de-France," a expliqué Christelle Leclerc, déléguée syndicale. Doléance qui n'a pour le moment pas été satisfaite par l'ARS.