Kléony, 4 ans, battue à mort à Amiens : le beau-père et la mère de l'enfant jugés devant la cour d'assises de la Somme

Le beau-père de la petite Kléony, morte à Amiens en novembre 2018, comparait depuis lundi 21 juin devant la cour d'assises de la Somme. Il est accusé d'actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de la fillette de 4 ans. Sa mère comparait aussi, notamment pour non dénonciation de crime.

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Le procès, à huis clos, se tient à Amiens durant toute la semaine. Cédric R., âgé d'une trentaine d'années, comparait devant la cour d'assises de la Somme pour acte de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner, mais aussi notamment pour violences répétées et viol sur mineur.

Les faits remontent à novembre 2018. Kléony, âgée de 4 ans, est retrouvée inconsciente au domicile de ses parents dans le quartier d'Amiens Nord après avoir été frappée par son beau-père, Cédric R. Transportée à l'hôpital d'Amiens, elle décède deux jours plus tard d'un traumatisme crânien. Depuis plusieurs mois déjà, la petite fille endure un véritable calvaire. Le jour du drame, il lui aurait infligé divers sévices : coups au thorax, entranglements, chutes violentes et douche froide. Cédric R. aurait même tenté d'enfermer la fillette dans la machine à laver.

5 enfants victimes

Lorsque Kléony décède, les policiers découvrent que les 4 autres enfants de la fratrie subissent également des sévices réguliers de la part de leur beau-père. Selon les aînés, les violences auraient commencé en janvier 2018 lorsque Cédric R. emménage avec leur mère, Julie V. Coups de poing, coups de pied, projections au sol, contre les murs, privation de nourriture, de sommeil, les nombreuses violences sont détaillées par les enfants. L'aînée de 14 ans l'accuse également d'agression sexuelle et de viol. Des faits que l'accusé reconnaît en partie au cours de l'enquête. 

La mère de famille, Julie V, comparait également devant la cour d'assises pour violences sur mineurs notamment et de non-dénonciation de crime. Après avoir menti aux enquêteurs, elle reconnaît finalement des violences volontaires sur certains enfants. "Nous pensons que la mère a une grande part de responsabilités, peut-être même plus que celles pour lesquelles elle est renvoyée devant la cour d'assises aujourd'hui", estime Maître Caroline Rémond, avocate de l'association L'Enfant Bleu, enfance maltraitée, qui s'est portée partie civile au procès. 

L'avocate de Julie V., Maître Messaouda Yahiaoui, décrit quant à elle, "une maman qui souffre, qui a fait un véritable travail sur elle-même pour se demander comment elle a pu en arriver là. Il y a eu des expertises médico-psychologiques et psychiatriques qui éclairent vraiment sur sa personnalité et sur l'emprise véritable dont elle a été victime."

Des violences signalées

La cour va se pencher également sur les possibles dysfonctionnements qui auraient eu lieu dans cette affaire. L'avocate de la partie civile, Maître Caroline Rémond, dénonce des "lenteurs" par rapport à des signalements effectués auprès des services sociaux. "Malheureusement, tout cela ne s'est pas fait assez rapidement pour sauver Kléony", indique-t-elle. 

Quelques mois avant sa mort, en avril, l'école de l'un des enfants avait effectué un signalement après des absences répétées et préconisé une mesure de protection, soupçonnant des violences. Les absences de deux autres avaient aussi fait l'objet en juin 2018 d'une information préoccupante de l'Éducation nationale. "Est-ce que cela a été enclenché un peu tardivement ? Tout cela, les débats le feront paraître. Mais une chose est certaine, la mère a fermé la porte aux services sociaux", commente l'avocate de la partie civile. 

Déjà condamné à 18 reprises pour divers délits dont des violences sur mineur, Cédric R, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict devrait être rendu vendredi 25 juin. 

 

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