La saison des pollens a débuté plus tôt que les autres années et avec elle tous les symptômes allergiques. Un phénomène lié au changement climatique. En cause en ce début de mois d’avril : les pollens de bouleau.
Avec l’arrivée du printemps, les températures se radoucissent et l’ombre des pollens planent sur notre région. D’après l’observatoire de l’air, Atmo Hauts-de-France, les conditions météorologiques de ces prochains jours sont favorables à la pollinisation des bouleaux, particulièrement allergisants. Pour les personnes qui souffrent d’allergies, c’est une période à risque. "C’est surtout le nez qui coule, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte", nous confie un promeneur à Amiens. "Ces temps-ci, je ne peux plus sortir de chez moi. J’utilise des milliards de mouchoirs. C’est terrible", raconte un autre passant.
Des allergies en hausse
Crises d’éternuements, nez qui gratte, parfois bouché ou qui coule clair, yeux rouges, qui démangent ou qui larmoient, respiration sifflante, toux, les symptômes sont multiples et variés en fonction des personnes atteintes. De l’avis des médecins pour tous, les allergies sont de plus en plus précoces dans l’année. "On s’est rendu compte que ça arrive de plus en plus tôt depuis une dizaine d’années. Avant, les noisetiers arrivaient vers février, mars. Maintenant, c’est un mois plus tôt. Ici, les pollens de bouleaux sont là depuis une quinzaine de jours. Et leur quantité augmente avec les années. Ils ont pris 20 % de pollen en plus en 20 ans et ils produisent des symptômes plus sévères qu’auparavant", explique Béatrice Benabes, allergologue à Amiens.
25% des français souffrent d’allergies et les professionnels de santé observent une hausse des consultations ces dernières années. "Les allergies touchent de plus en plus de monde. Les enfants sont plus touchés et des adultes développent des allergies qu’ils n’avaient pas constaté avant », ajoute l’allergologue qui alerte sur l’importance d’une consultation précoce. « Pour ceux qui se savent allergiques, il faut anticiper les traitements et les consultations et éviter de le faire dans l’urgence. Pour ceux qui se pensent allergiques, ils peuvent faire un bilan n’importe quand dans l’année sans attendre la période des pollens."
Des gestes simples pour atténuer les symptômes
Depuis le début du mois d’avril, les premiers grains de pollen de bouleaux ont été observés sur les capteurs polliniques d’Atmo Hauts-de-France. L’observatoire rappelle que "les bouleaux sont présents de façon naturelle sur le pourtour de nombreux bois et forêts, mais aussi plantés dans de nombreux espaces verts, ronds-points, entrées de résidences... Ils sont facilement reconnaissables à leurs troncs blancs, brillants avec des nuances de gris/noir et leurs petites feuilles triangulaires et irrégulièrement dentées."
Les pollens sont partout et le meilleur moyen de se protéger de leur pollen est de suivre un traitement, prescrit par le médecin pour atténuer les symptômes, mais au quotidien, il existe des gestes simples. "Nous avons constaté une réduction des symptômes pendant la période du Covid, quand tout le monde portait des masques. En effet, le pollen ne traverse pas ces protections. Il faut éviter de faire sécher son linge dehors car le pollen vient s’y coller. Et bien sûr, il faut éviter de sortir pendant les périodes les plus chaudes de la journée, l’après-midi où le pollen est le plus présent dans l’atmosphère." D’autres astuces peuvent aider à se prémunir contre ces allergies : se rincer les cheveux le soir avant de se coucher, rouler fenêtres fermées lors des déplacements en voiture et aérer son logement au moins 10 min par jour, de préférence en début et fin de journée pour éviter les pics de pollinisation.
Les prévisions des allergologues ne sont pas optimistes. Ils prévoient qu’en 2050, un français sur deux sera allergique au pollen. Une hypersensibilité du système immunitaire qui devrait augmenter avec le changement climatique. Différents outils permettent de surveiller le taux de pollen dans l’air. Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique publie chaque jour des prévisions.