Ils et elles ont passé le réveillon de Noël loin de leur famille, à s'occuper des urgences qui s'enchaînent de l'apéro jusqu'au dessert. Pour la nuit de Noël, le Centre hospitalier d'Amiens nous a ouvert ses portes.
Des entailles au couteau huître jusqu'aux rixes entre voisins, quand le réveillon de Noël s'émaille d'incidents les urgences restent sur le pied de guerre.
Une patiente arrive, brûlée sur 25% de son corps alors qu'un appareil défectueux a explosé en pleine fondue bourguignonne. "Drôle de nuit de Noël..." soupire-t-elle, alitée alors qu'on lui annonce son transfert au Centre des grands brûlés de Lille.
Ce soir, comme chaque année, c'est la chef du service des urgences, la professeur Christine Ammirati qui veille à l'autre bout du fil.
"Je prends cette garde de Noël depuis 38 ans" explique-t-elle entre deux appels du 15. "J'ai commencé à prendre cette garde la première fois comme étudiante hospitalière, c'est une ambiance particulière et depuis j'ai pas arrêté."
En une heure, le service accueille une vingtaine d'urgences vitales, dont huit après minuit. Pour autant l'accueil est fluide, contrairement au réveillon du Nouvel An.
"C'est le quotidien, malheureusement, mais le soir de Noël ça prend toujours une image un peu plus triste que d'habitude" regrette le docteur Mathieu Ravello.
Il y a toujours un petit pincement au cœur
Mais pourquoi choisir de travailler un 24 décembre au soir ? "C'est un choix, j'ai voulu remplacer un collègue qui a des enfants" avance par exemple Charles Pinguer, ambulancier.
"Il y a toujours un petit pincement au cœur" confie le docteur Florian Canu, "et puis on abandonne quand même sa famille pour venir travailler, surtout sur un soir particulier comme ce soir où effectivement, on serait quand même très heureux d'être chez nous."
L'équipe a en tout cas pu profiter d'un répit pour s'offrir un réveillon digne de ce nom, de quoi renforcer les liens qui soudent le service.