Grâce à une étude inédite, le Centre hospitalier d’Abbeville permet d'envisager pour la première fois un dépistage organisé du cancer du poumon. En attendant, ces résultats confortent les professionnels dans la promotion du dépistage individuel.
"Un réel espoir" pour les patients. C’est comme ça que le Dr Olivier Leleu, chef du service pneumo-oncologie au centre hospitalier d’Abbeville qualifie les résultats de l’étude menée dans la Somme sur le dépistage du cancer du poumon.
Ces résultats ont amené la Haute autorité de santé à revoir sa position. En 2016, elle estimait que les conditions n’étaient pas réunies pour une mise en œuvre efficace d’un dépistage organisé. Désormais, elle précise que l’analyse des nouvelles données "amène la HAS à actualiser son avis et encourager la mise en place d’expérimentations en vie réelle (…) avant d’envisager le déploiement d’un programme de dépistage organisé à large échelle."
Un dépistage par scanner à faible dose
Pour mener à bien cette étude, les professionnels ont décidé d’utiliser un scanner sans injection et faiblement irradiant pour diminuer les effets indésirables de la sur-irradiation. Près de 1 300 patients ont été recrutés grâce à l’implication de médecins généralistes, et de radiologues notamment. Leur mission était de repérer et d’orienter des patients répondant à des critères bien précis : un âge compris entre 50 et 74 ans, des personnes ayant fumé plus de 25 ans, fumant encore activement ou ayant arrêté il y a moins de 15 ans.
Et les résultats sont plus qu’encourageants selon le Dr Olivier Leleu : "En termes d’efficacité, les objectifs ont été atteints puisque nous avons diagnostiqué une majorité de stades localisés et 70% de ces patients ont pu bénéficier d’une chirurgie et d’un traitement curatif."
Le dépistage organisé se profile donc, mais en attendant, il faut "promouvoir le dépistage individuel", insiste le Dr Leleu. Avec un atout majeur dans la Somme selon le chef de service : "La thèse d’un médecin généraliste montre que les médecins généralistes sont beaucoup plus sensibilisés à ce dépistage et le recommandent beaucoup plus à leurs patients."
Pour tous les autres, le spécialiste va continuer à faire la promotion de ce dépistage, notamment au sein du collectif Ensemble nous poumons car le cancer du poumon reste, dans la Somme, comme dans le reste de la France, celui qui tue le plus.