Dans la Somme, habitants et édiles se mobilisent pour sauver l’école élémentaire de Quend

La potentielle fermeture de l’école de Quend et le transfert des élèves vers celle de Fort-Mahon-Plage, doit être votée début décembre. Une situation qui provoque l’incompréhension des parents d’élèves, mais aussi celle des édiles des deux communes.

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"On nous présente ces chiffres comme inéluctables, sans prendre en compte les engagements et le contexte de la commune", pointe Marc Volant. Comme beaucoup, le maire de Quend s’interroge devant le résultat d’une étude sur laquelle s’appuierait la communauté de communes Ponthieu-Marquenterre pour fermer l’école élémentaire de cette petite ville de la Somme. L’annonce de cette éventualité, soumise au vote dans quelques semaines, et faite par le maire lui-même lors de la cérémonie du 11 novembre, en a surpris plus d’un.

"Une fois le discours officiel terminé, on a vu le maire très ému, ça se voyait qu’il voulait nous dire quelque chose, se souvient Ludovic Lequette, parent d’élèves. Le maire de Fort-Mahon lui a posé la main sur l’épaule, lui disant qu’ils feraient front ensemble, et ils nous a annoncé que le transfert des effectifs vers Fort-Mahon était envisagé par la communauté de commune."

Une étude qui interroge

L’étude sur laquelle se base cette dernière pour appuyer sa décision est au cœur des interrogations : "Un calcul démographique montre qu’on passerait de 93 à 73 enfants dans quelques années chez nous, et que Fort-Mahon tomberait à 30. Sauf qu’on ne comprend pas ce qui justifie une telle baisse, commente Marc Volant. D’ailleurs, les chiffres sont très différents de ceux d’une même étude réalisée sur le sujet un an plus tôt." L’édile juge cette décision "précipitée" alors que "l’école fonctionne bien, est viable". "Si on n’avait qu’une seule classe, que c’était difficile, on ne se battrait pas comme cela. Il faut être mesuré et lucide", ajoute-t-il.

De jeunes orthophonistes veulent installer un cabinet, on a la chance d’avoir un médecin qui est arrivé il y a six mois. On a une agence postale, un magasin de proximité, une médiathèque, ce n’est quand même pas rien.

Marc Volant, maire de Quend

France 3 Picardie

Tous regrettent que la dynamique positive de cette ville littorale ne soit pas prise en compte. "C’est une commune, qui gagne des habitants et pas que des retraités et qui a un vrai projet de développement immobilier pour attirer l’installation des familles à l’année", expose Raphaël, non résident mais propriétaire d’une maison dans la commune. "Depuis le Covid, on a de plus en plus de familles qui viennent, confirme l’édile de Quend. Et puis on est actif, à la fois pour faire rester les locaux et attirer de nouveaux habitants."

Une décision à rebours des ambitions en milieu rural

Et les écoles qui "font partie intégrantes de la vie d’une commune", glissent l’ensemble des intervenants questionnés, servent également à les attirer. Conscient de son pouvoir d'attraction, les parents d’élèves et autres habitants soucieux se mobilisent pour son maintien. "On a un village où les gens sont assez actifs, solidaires, confie Ludovic qui coordonne le mouvement. On a créé des posters, lancé une pétition qui a reçu plus de 700 signatures en deux jours. L’idée n’est pas d’aller vers une confrontation, mais de comprendre précisément ce qu’il se passe, d’exposer nos arguments en toute bienveillance et de manière diplomatique."

Les protestataires ont notamment listé les raisons en faveur du maintien de l’école. Outre le fait qu’elle favorise la vie du village toute l’année et son attractivité, ils pointent également la fatigue supplémentaire pour les enfants et les enseignants, ainsi que les difficultés liées au transport scolaires et de trouver des conducteurs, en plus du coût et du bilan carbone que cela représentent.

Mais leurs réflexions ne s'arrêtent pas à leur seule commune. "On ne lutte pas seulement contre la fermeture de notre école", poursuit Ludovic. À terme, ils craignent que les écoles de Fort-Mahon, et d’autres encore, ferment les unes après les autres. "Si on s’arrête à un constat purement comptable autant rendre les clés, on fera des villages dortoirs, des villages morts. Cela va quand-même à l’opposée des directives nationales et même de la volonté de la communauté de communes de développer les milieux ruraux", conclut l’édile.

Quoi qu’il en soit, les différentes parties espèrent pouvoir exposer leurs arguments et trouver une solution en passant par le dialogue. Une réunion où seront invités les parents d’élèves, l’ensemble des élus, mais également le député Emmanuel Maquet et l’un des sénateurs de la Somme Laurent Somon, doit se tenir le 26 novembre prochain.

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